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La Guinée indexe la Sierra Leone dans un nébuleux trafic de bois

Emergence – Le ministre guinéen de l’Environnement, des Eaux et Forêt, Oyé Guilavogui, a accusé cette semaine la Sierra Leone de servir de territoire de transit  aux bois coupés illégalement depuis la Guinée.

La sortie du ministre Guilavogui fait suite à l’arraisonnement d’une importante cargaison de bois dans les villes de Mamou et Faranah, frontalières avec la Sierra Leone voisine.  Il a estimé à 3 milliards de francs guinéens, la valeur des ressources forestières coupées illégalement par les trafiquants.

« Puisque l’exportation du bois est interdite en Guinée, les gens se sont rabattus sur la Sierra Leone », a-t-il déclaré sur Djoma Media, une chaine de radio et de télévision basée à Conakry. « Ils font intrusion dans nos forêts à Mamou, Faranah, puis traversent la frontière pour exporter les bois à partir du port de Freetown », a-t-il affirmé.

La coupe illégale de bois a pris une ampleur telle qu’une seconde mission dépêchée par le gouvernement le long de la frontière terrestre des deux pays a arraisonné une autre quantité de bois dont la valeur avoisine 2 milliards de francs, d’après le ministre.

Une brigade mobile a été déployée pour renforcer la sécurité.

Le phénomène est pris très au sérieux au sommet de l’Etat. Le président Alpha Condé a pris un décret le 9 juin pour révoquer 13 agents de l’administration publique pour leur implication présumée dans ce trafic illicite.

« C’est incompréhensif que devant eux, les gens fassent des coupes de bois de près de trois milliards. Où est-ce qu’ils étaient ? », s’est interrogé le ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts.

Certains suspects sont mis à la disposition de la Justice. D’autres ont réussi à s’échapper. « Un mandat d’arrêt a été lancé contre ceux-ci », a conclu le ministre.

Samuel Camara