Premier magazine dédié à l’économie guinéenne et africaine

La BCRG évoque des perspectives économiques peu reluisantes dues à l’inflation

Emergence – Les perspectives de l’économie guinéenne ne sont pas très reluisantes du fait de la tendance inflationniste assez forte. C’est l’une des conclusions de la 12è réunion ordinaire du Comité de Politique Monétaire de la BCRG.

Le CPM, au terme de sa réunion du vendredi 12 janvier, dit redouter malheureusement un niveau des prix plus élevé que celui projeté suite à l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum et des pressions inflationnistes plus importantes, en lien avec les implications du protocole d’accord salarial dans la fonction publique.

Au cours de cet exercice, le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et nationale, ainsi que les perspectives à court et à moyen termes de l’inflation.  Au niveau de l’environnement international, le Comité a noté qu’au cours du troisième trimestre 2023, l’activité économique mondiale a été caractérisée par une disparité de la croissance d’une région à une autre, dans un contexte marqué par la poursuite du resserrement des politiques monétaires et budgétaires dans les pays avancés.

« Pénalisée par les effets des resserrements monétaires agressifs, opérés par les Banques Centrales, la croissance économique dans les pays avancés a été modeste du fait, notamment dans la zone euro, plus dépendante du secteur manufacturier et donc de la baisse de la demande mondiale ». Cette morosité, dit-il, a également touché les pays émergents, où les perspectives se sont dégradées, en lien avec la crise dans le secteur immobilier chinois et une demande globalement modérée.

« L’inflation à l’échelle mondiale continue de ralentir même si elle reste encore à des niveaux élevés par rapport aux objectifs des Banques Centrales. A cet égard, la plupart des Banques Centrales ont poursuivi le relèvement des taux directeurs, y compris dans certaines économies émergentes au cours du trimestre ».

A en croire le communiqué de la BCRG, sur le plan national, le Comité a relevé que l’activité économique au cours du troisième trimestre 2023 est modérée, l’amélioration du solde externe contrebalançant la baisse de la demande intérieure.

C’est pourquoi, en glissement annuel, l’indice national harmonisé des prix à la consommation a progressé de 4,8 % en septembre 2023 contre 5,8 % en juin 2023. « Ce ralentissement est imputable aux améliorations observées à Nzérékoré, à Labé, à Kindia et à Faranah, en dépit de l’accélération du rythme des prix enregistrés à Kankan, à Boké, à Mamou et à Conakry ».

De même, selon le communiqué, l’inflation sous-jacente, qui exclut les éléments les plus volatiles comme l’alimentaire et l’énergie, a reflué de manière homogène sur tout le territoire, passant de 4,7 % en juin 2023 à 2,4 % en septembre 2023 sur une année glissante.

 

Nonobstant les perspectives alarmistes, le Comité de Politique Monétaire a maintenu  inchangés le taux directeur à 11 % et le coefficient des réserves obligatoires à 13 % pour soutenir l’activité économique.

Daouda Yansané