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Amendement de l’article 36 des statuts de la BCRG : autant d’interrogations et de craintes évidentes

La dérogation accordée au conseil d’administration de la BCRG, celle qui consiste de déplafonner, aussi bien le seuil de crédits et élargir le délai de remboursement de crédit accordé à l’Etat par l’institution bancaire, fait couler beaucoup d’encre. Dans les commentaires, on craint un risque de survêtement du trésor.  On subodore également une indiscipline budgétaire qui fait que les recettes réelles ne couvrent plus les dépenses ambitieuses.

Pour rappel, le CNT autorise désormais la banque centrale de pouvoir déplafonner le niveau de ses concours accordés à l’Etat. Ils passent de 5% à 10%. Aussi il lui est autorisé d’élargir le délai de remboursement qui passe de 92 jours de l’année en cours à 180 jours de la même année.

Les arguments développés pour justifier cette dérogation, qui est celui de booster l’investissement, ne convainc pas grand-nombre. L’opération inédite d’émission d’obligation de trésor à hauteur de 600millions dollars, qui a été justifiée par le besoin de financement des infrastructures reste encore fraiche dans les mémoires.  Cela, il y a moins d’un an.

De cette dérogation, découle une réalité peu reluisante pour l’économie. Les spécialistes craignent un surendettement du trésor qui a du mal à tenir ses promesses à cause du tarissement des sources de recettes. Il est incontestable qu’il y a une tension sur les recettes.  C’est un fait.

Alors, la question que bon nombre de personnes se posent, c’est de savoir est-ce possible, dans ces conditions difficiles, que le trésor puisse honorer ses engagements vis-à-vis de la Banque centrale ?

La réponse, selon bien d’experts, c’est non. Conséquence, on assistera à un déplafonnement du niveau admissible d’endettement du trésor vis-à-vis de la BCRG. Ce niveau se situe autour de 7mille milliards.

L’autre chose à craindre, c’est à cet effet la rupture des relations entre le pays cité en exemple de bonne gestion, et les institutions de Breton Wood, qui constateront ainsi, la déviance vers une culture d’indiscipline budgétaire.

Par ailleurs, cette action est un fort révélateur de la prudence des souscripteurs à souscrire aux titres émis par la Banque Centrale, pour aider l’Etat à tenir ses promesses ;

Dans tous les cas, ça interroge sur le dynamisme de l’économie , qui faisait la fierté des dirigeants du pays.

Sadikou