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A l’origine du chaos dans le secteur pétrolier guinéen, une politique de nationalisation mal ficelée

Emergence – Depuis deux jours, la Guinée vit au rythme d’une pénurie de carburant. Une situation qui n’est plus  arrivée dans le pays depuis près d’une décade.

Le Directeur de la SONAP (Société Nationale du Pétrole)a, à cet effet pris d’assaut les médias avec une communication nauséeuse pour tenter de défendre l’indéfendable. Une communication qui ne peut l’être forcément,  a pareil moment, quand ça n’aide pas à régler tout de suite les problèmes.

Selon le patron de la société en charge du secteur pétrolier guinéen, le fait que l’Etat soit désormais l’importateur exclusif  serait la raison du désagrément qu’il jure d’ailleurs d’y remédier,  au plus tard, ce mercredi.

En d’autres  termes, les réformes engagées dans le secteur  sous le régime d’ Alpha Condé et qui ont délesté les prestataires privés de l’importation du pétrole,  seraient la raison principale de cette pénurie inédite.  C’est ainsi dire que  le problème est donc structurel. Ce qui veut dire que la Guinée est loin de sortir de l’auberge.  Le risque de voir la même  situation se reproduire est existe.

C’est Diakaria Koulibaly, ancien ministre des Hydrocarbures qui a introduit cette réforme . A l’époque,  il y a des ministres qui s’étaient opposés. C’est ce qui a retardé la publication du décret.    En effet, la déprivatisation n’est toujours pas un frein. Dans ce cas, il n’est pas facile pour l’État de mobiliser les devises nécessaires à l’achat des produits pétroliers. Pour des raisons de politiques monétaires,  la Banque centrale peut décider de ne pas libérer tout le montant nécessaire à cette opération. Cependant, avant,  les partenaires faisaient l’impossible,  en allant trouver le montant sur le marché noir, pour satisfaire leur obligation contractuelle. Cette version est corroborée par un ancien collaborateur d’Alpha Condé bien au fait du marché pétrolier.

A cette politique de nationalisation introduite de manière hâtive, s’ajoute  le changement de « trader » qui amplifie la méfiance des armateurs .

Pour rappel, à sa nomination à la tête de la SONAP, le nouveau DG s’est précipité à changer de Trader. AVVAX à été remplacé par Sahara. A quoi obéit ce changement brusque ? Quel est l’objectif visé ? Comment tout cela s’est-il passé ?  Autant de questions dont on ne peut avoir de réponses objectives à l’immédiat auprès des concernés, car le procédé n’est pas insoupçonné d’intentions répréhensibles.

Sadikou