Emergence – En Guinée, les mouvements d’humeur enregistrés dans les zones minières depuis novembre poussent les compagnies minières à tirer la sonnette d’alarme.
La Chambre des mines de Guinée, organisation patronale qui regroupe les compagnies minières, banques et quelques sous-traitants, a invité les autorités guinéennes à œuvrer pour un climat de paix dans les zones minières, en proie depuis plusieurs mois, à des remous sociaux parfois violents.
De Boké à Dinguiraye en passant par Kamsar, Boffa et Kindia, les zones qui abritent les opérations minières enregistrent régulièrement des manifestants des communautés locales et même des employés. Alors que les revendications des communautés tournent généralement autour de l’emploi de leurs ressortissants, celles des travailleurs s’articulent principalement autour de la hausse des salaires, des primes et une amélioration des conditions de travail.
Les manifestations ont parfois entrainé des blessures et arrêté les opérations des compagnies.
En novembre, à Kamsar, la Compagnie des Bauxites de Guinée, Guinea Alumina Corporation et COBAD étaient contraintes d’arrêter les opérations de transport du minerai de bauxite quand les femmes ont investi les chemins de fer pour exiger de l’électricité.
La Chambre des mines a invité les autorités à entreprendre des mesures « rapides » et « vigoureuses » afin de ramener la paix et la stabilité sociale dans les bassins miniers et sécuriser les personnes et les biens.
« Il devient important que toutes les parties optent pour un climat d’apaisement faute de quoi, en plus de l’impact de la covid-19, nous subirons les conséquences néfastes d’une chute de production avec son corollaire de baisse de revenus pour l’Etat, les travailleurs et les ménages ainsi que les nombreuses familles et sous – traitants qui tournent autour des compagnies et sociétés minières », a prévenu le président de la Chambre Ismaël Diakité. « Au-delà, c’est l’image et la réputation de notre pays, en tant que destination des investissements directs étrangers qui est touchée », a-t-il dit dans une déclaration dont copie est parvenue à Emergence.
« Nous avons besoin de paix et de sécurité. Nous avons besoin de la coopération et des investisseurs », a-t-il dit.
La Guinée dispose de plus de la moitié des réserves mondiales de bauxite, un minerai utilisé pour fabriquer l’aluminium. Le pays a exporté environ 80 millions de tonnes en 2020.
Samuel Camara