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Affaire Zogota : le permis minier d’exploitation de fer n’est toujours pas attribué (Exclusivité Emergence)

Emergence – L’affaire défraie la chronique. Il s’agit de Zogota, le gisement de fer dont le permis d’exploitation serait attribué à Jindal Group, une société indienne, selon des médias. La société citée dans les articles de presse, serait celle dont le patron aurait offert à la Guinée des avions en vue de permettre au pays la reconstitution de sa flotte aérienne.

Après recoupements auprès de différentes sources, notamment la SOGUIPAMI qui est le propriétaire légal du permis, Emergence est en mesure de soutenir que ledit permis n’est pas encore attribué.

Nos sources sont catégoriques là-dessus. « C’est faux le permis n’est pas encore attribué. J’ai lu quelque part cette information qui est totalement fausse. Comment cela peut-il être possible, pendant qu’on attend l’arrêté d’annulation qui devrait en faire un permis promotionnel », s’interrogent des sources proches de la Société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami), la compagnie étatique qui assure la gestion de la participation du gouvernement dans le secteur des mines.

Nos interlocuteurs sont cependant formels. Le riche gisement de fer attise la convoitise de plusieurs repreneurs potentiels. « C’est vrai qu’il y a des sociétés qui convoitent le permis, il y a par exemple USM qui nous a contactés. Mais pour le moment, encore une fois, rien n’est attribué », dit-on dans les couloirs de la Soguipami.

Ce que nous savons du permis de Zogota

Après le départ en catastrophe de la compagnie brésilienne Vale, d’intenses négociations furent menées avec l’Etat Guinéen, par l’entremise de l’ancien président Français, Nicolas Sarkozy, au nom de BSGR, dans le but de trouver un terrain d’entente entre la Guinée qui était en procès avec la société de l’israélien, Beny Steinmetz.

Les pourparlers ont conclu à l’octroi du permis à la société Niron Metals du magnat Mick Davis qui était alors parrainée par BSGR.

En retour, BSGR devrait lever le blocus sur Simandou.

Une fois le deal signé, les choses semblent aller comme sur des roulettes. Niron se propose de commencer la construction de la mine en 2020. Et de procéder à l’exportation du minerai de fer via le Liberia. La convention passe même par l’Assemblée nationale. Avant que l’affaire ne se dégonfle comme un ballon de baudruche.

En effet, le nouveau concessionnaire de la mine s’était engagé à payer un ticket d’entrée d’une valeur de 50 millions de dollars. Il s’engageait aussi à développer la mine dans un délai raisonnable. Des promesses qui ne seront pas tenues. Puis patatras ! Pour le nouveau partenaire, BSGR qui en était le garant, perd son procès contre la Guinée.

Les autorités guinéennes, ont alors, en toute logique, repris les permis pour le ramener dans le portefeuille de l’Etat, à l’adresse de la Soguipami.

En un mot comme en mille, à ce jour, le permis n’est pas encore attribué.

Sadikou