Premier magazine dédié à l’économie guinéenne et africaine

L’ANIES, sous le prisme de la lutte contre la pauvreté

Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique de protection sociale, le gouvernement guinéen a entrepris d’accorder des bourses de sécurité aux ménages les plus pauvres. Un échantillon de 400 000 personnes bénéficiera pour ce départ, de ce programme, dont le lancement vient d’avoir lieu en Moyenne Guinée, sous la présidence du Premier ministre Dr Kassory Fofana.

Le président Alpha Condé multiplie les initiatives en termes de politique sociale, à mesure que son second et dernier mandat arrive à son terme. C’est dans cette optique que s’inscrit la création de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale  ANIES.

Institution chargée de piloter le programme de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, à travers le recensement biométrique et l’attribution de bourses monétaires aux familles pauvres.

Pour le lancement des activités de l’ANIES, le gouvernement a misé sur la Moyenne Guinée, région perçue comme étant la plus pauvre du pays.

Pour marquer l’événement d’une certaine solennité, le Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana a fait le déplacement à la tête d’une importante délégation gouvernementale le jeudi 21 novembre.

C’est la préfecture de Tougué située dans la région administrative de Labé qui a servi de point de départ au lancement de ce programme dont les retombées pourraient être bénéfiques pour les ménages vulnérables.

La délégation a ensuite rallié  Mamou centre pour les mêmes motifs.

Outre Tougué et Mamou, ce processus d’identification qui se fait en deux phases, portera sur  les autres zones pilotes sont « les préfectures de Gaoual, Forécariah, Kindia, Beyla, Dabola, Kérouané et Kouroussa, auxquelles s’ajoutent les cinq (5) communes de Conakry comme zones pilotes», indique un communiqué gouvernemental publié à cet effet.

L’ambition de l’exécutif est bien évidemment de couvrir l’ensemble du territoire national par l’ANIES, après cette phase pilote.

Pour réussir les opérations de collecte des données économiques et sociales sans fausse aucune note, le concours de l’Institut national de la statistique (INS), partenaire de l’ANIES a été sollicitée.

Cette dernière aura comme modus operandi, une campagne d’information visant « l’ensemble des autorités, régionales, préfectorales, communales et communautaires ainsi que les communautés bénéficiaires. »

L’INS va de ce fait « collecter les données économiques et sociales d’environ 40% de Guinéens et la société IDEMIA se chargera de l’enrôlement biométrique», apprend-on dans le même communiqué.

Ce qui représente en tout une  population estimée à plus de six (6) millions de personnes, dont plus de quatre (4) millions vivent en milieu rural.

Quant au déploiement des activités de l’ANIES, elles vont démarrer par « une expérimentation de six (6) mois, entre décembre 2019 et juin 2020. »

Expérimentation, qui portera sur « un échantillon de 400 000 personnes, conduira l’ANIES à réaliser des transferts monétaires et des travaux à haute intensité de main d’œuvre à partir de la seconde quinzaine du mois de décembre 2019. »

Chacun des bénéficiaires recevra une allocation de 25 dollars us par mois, soit 250 mille francs guinéens.

Cette politique de protection sociale est à saluer. Même si les détracteurs du régime y voient juste un instrument de campagne, dans la perspective du projet de changement constitutionnel.

Lamine Mognouma Cissé