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Kourémalé : Comment la Guinée a isolé le Mali (De envoyé spécial)

Émergence – Depuis la chute du régime du Président Ibrahim Boubacar Kéita, la vie semble s’être arrêtée à Kourémalé, village binational scindé en deux par la ligne rouge de séparation terrestre entre la Guinée et le Mali voisin.

Depuis une semaine plus de 500 véhicules de marchandises sont bloqués des deux côtés de la frontière qui sépare la Guinée du Mali.

Le gouvernement guinéen a mis à exécution l’embargo imposé par les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur les transactions commerciales et monétaires à l’effet d’isoler politiquement et économiquement la  junte militaire qui a poussé le président IBK vers la sortie.

A Kourémalé un message radio daté du 20 août du Général Bouréma Condé, ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, aux gouverneurs des régions de Kankan, Faranah et Labé ordonnant la « fermeture systématique et immédiate » des frontières avec Bamako est appliquée à la lettre par les services de défense et de sécurité.

La frontière est bouclée. Seuls les piétons  sont autorisés à franchir les barrières métalliques de la gendarmerie et des douanes qui constituent la ligne officielle de séparation territoriale entre les deux pays. Mais avant, ils sont tenus obligés de porter des masques et de se laver les mains avant tout contrôle de pièces d’identité.

Dans cet environnement hautement sécuritaire, quelques rares camions de marchandises parviennent toutefois à franchir le barrage de contrôle.

« Ce sont des véhicules qui contiennent des denrées alimentaires périssables », nous explique un agent de sécurité. « Cette mesure d’assouplissement est également accordée aux véhicules contenant du carburant ou des produits pharmaceutiques », renchérit notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat.

Côté malien, des hommes en uniforme veillent également sur la barrière métallique érigée. Les voies de contournement sont empruntées par des piétons et quelques rares camions qui entrent en Guinée.

Dans le sens inverse, en dehors des piétons et quelques cargaisons de produits de première nécessité autorisés par la CEDEAO, Conakry ne permet à aucun véhicule de se rendre au Mali.

Sur place, nul ne peut dire avec précision la date de la réouverture de ce point de passage. Mais tous souhaitent voir un retour à la normale afin d’en finir avec le calvaire.

En attendant, les transporteurs gardent leur mal en patience.

Nous y reviendrons.

Mamadi Alama CISSE, Envoyé spécial d’Emergence Mag

dcm@emergencegn.net