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Filière Ananas : ADAKI, la coopérative qui fait bouger les lignes à Kindia

Produire, transformer, commercialiser et assurer la promotion des produits locaux est l’ambition qui anime les femmes membres de la coopérative agro-pastorale ADAKI, dans la région de Kindia.

En marge du Premier Salon de l’Industrie de Guinée (SIG 2021) tenu à Conakry du 12 au 13 décembre, Madame Koumba Madeleine Léno, entrepreneure agricole dans la filière ananas et Responsable commerciale et markéting de cette coopérative a accordé une interview à Emergence Magazine.

Bonjour madame. Présentez-nous ADAKI. Qu’est-ce que c’est ?

ADAKI est une coopérative qui compte 8 ONG membres. Il s’agit d’une coopérative agro-pastorale qui évolue dans la région de Kindia. Dans un premier temps nous étions en groupement, c’est après la formation avec la société civile que nous sommes devenue une coopérative en 2019.

Dites-nous comment êtes-vous parvenues à ce stade de production, de transformation et de commercialisation de l’ananas ?   

Nous avons eu beaucoup de difficultés par exemple avec la pandémie de Covid-19. Nous avons enregistré assez de problèmes lorsque nos producteurs ne parvenaient pas à commercialiser leurs produits. Nous qui sommes arrivées à la transformations, étions confrontées à un manque d’emballages. C’est le problème majeur dans la transformation. Dans la commercialisation, actuellement, nous cherchons des marchés à l’extérieur avec l’appui de la fédération des planteurs.

Le marché local semble très petit et insuffisant. Qu’est-ce que vous faites pour avoir une ouverture sur le marché extérieur ?

Vous avez tout à fait raison. Pour le moment nous sommes au Mali et au Sénégal. Il y a une partie de nos productions qui est envoyée au Maroc pour la dégustation et une partie en France. Nous sommes en train d’élargir le marché de l’ananas.

La nécessité de financer les PME et PMI a été évoquée pendant ce Salon.  Quelles expériences disposez-vous dans ce domaine ?

Le problème de financement est l’une des difficultés majeures rencontrées par les petites et moyennes entreprises. C’est un cas général. Il faut toujours s’adapter. A Kindia par exemple, il y a ENABEL qui est en train de nous appuyer. Mais avec les micros finances, ce n’est pas chose aisée. En tant que jeunes entrepreneurs on n’a pas de domaines, de titres fonciers à mettre en hypothèque afin d’avoir des prêts. C’est pour cela que nous essayons de nous autofinancer.

Nous sommes au premier Salon de l’Industrie de Guinée. Qu’est-ce qui motive votre participation au point de prendre un stand ?

C’est pour la cause de la visibilité. Nous estimons que cela permettra, vu le nombre et la qualité des participant, à nos produits d’avoir une grande visibilité. Nous ne pouvons pas rester cachées à Kindia. Il faut qu’on sorte devant les gens pour leur montrer notre existence. La présence du Premier ministre nous a beaucoup fait du bien. Il nous a beaucoup appréciées en tant que femme décidées à transformer nos produits locaux.

Le Premier ministre Dr Mohamed Béavogui visite le stand de la coopérative ADAKI

Un dernier message ?

Le message que nous avons, c’est de dire à toutes les PME et PMI de s’armer du courage. Entreprendre en Guinée n’est pas facile. Mais avec le courage et la détermination, vous y arrivez toujours.

Entretien réalisé par Daouda Yansané