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Bauxite : la compagnie Bel Air Mining au bord de la faillite, un haut cadre de l’administration accusé d’entraîner une fuite d’informations confidentielles

Emergence – La société minière Bel Air Mining qui développe un projet de bauxite dans la préfecture de Boffa, est au bord de la faillite. En cause, les exploitations bauxitiques de la société qui ne trouvent  plus de preneurs.

Nous tenons l’information de très bonne source.  Au départ, le business plan de la société  prévoyait la construction d’un port et des infrastructures connexes dans le cadre du développement de la mine de la bauxite.

Le même business plan à fait une prévision sur la vente de la bauxite à hauteur de 52 dollars la tonne. Par contre,  les  sociétés Chalco et SPIC qui étaient les plus gros acheteurs,  négociait à un tarif en dessous de la prévision (50 dollars/tonne).

Mais les choses se compliquent lorsque ces deux sociétés décident de se passer  de ce marché pour avoir fini la construction de leurs mines. En plus,  la Chine qui est la grande débouchée, à cause de la pandémie du nouveau coronavirus, rechigne à exporter le minerai de bauxite,  du moins pour le moment.

En conséquence, Bel Air Mining accumulera les stocks invendus. Ces stocks et d’autres dépenses connexes sont estimés de nos jours à 70 millions de dollars de perte.

Ces faits sont suffisants selon les responsables de Bel Air, pour  mettre la clé sous le paillasson  et jeter ainsi dans la rue les quelques 2000 employés de l’entreprise.

Doublement interpellé à travers les emplois qui sont menacés mais si  aussi à travers ses actions (15% de participation), l’Etat mettra en place un groupe de réflexion. L’objectif visé par ce groupe composé du Conseiller fiscal du ministre des mines, Bouna Sylla, du Chargé des projets du ministère,  Bimbirinko Barry et le DG de la SOGUIPAMI , est d’aider la société défaillante d’évacuer son produit.

Patatras,  pendant que les discussions considérées comme hautement confidentielles  sont en cours,  en attendant de tirer une conclusion,  les résolutions se retrouvent sur la place publique.

Des soupçons pèsent sur le Président du Conseil d’administration de la société, Aboubacar Kabgè Touré,  par ailleurs DGA de la SOGUIPAMI. Celui-ci est accusé,  tenez-vous bien par des hauts responsables de la société,  d’être à la base de cette fuite qui, selon les spécialistes du domaine, risque de précipiter la fermeture de la société. Ces derniers soutiennent, que le débat en public sur une crise d’une telle ampleur pourrait entraîner  la réticence des investisseurs .

Les proches de l’intéressé mis en cause contactés par notre rédaction,  battent en brèche cette accusation. Ces derniers parlent plutôt d’accusation fallacieuse visant à dissimuler la gestion chancelante  des dirigeants de la société.

Il faut tout de même rappeler, que le mis en cause dans cette fuite des informations classées confidentielles, était aussi Président du Conseil d’administration de UBA au moment où cette banque traversait une grosse crise liée à des détournements de plus de 20 millions dollars.

Bel Air Mining est une junior qui a commencé l’exportation de sa production en août 2018. Elle est détenue à 65% par Alufer Guinea Ltd, 20% par Alufer Base Metals Ltd et 15% par l’Etat guinéen.

Le coût total de ses investissements était estimé à 205 millions USD au moment de la construction de la mine en 2017.

Après sa première année de production en 2018, elle a dit avoir réalisé un produit net négatif de 107 milliards de francs guinéens, selon la SOGUIPAMI. L’année d’après, en 2019, la compagnie a déclaré une perte d’environ 11 millions de dollars US. Les actionnaires avaient alors décidé de poursuivre les activités en s’engageant à recapitaliser la société avant fin 2020, selon toujours la SOGUIPAMI.

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