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Transition : pluie de contestations après la publication d’une liste de présumés auteurs de détournements

Emergence – En Guinée, la publication lundi 13 décembre d’une liste de dirigeants d’institutions soupçonnés d’être impliqués dans des détournements présumés de fonds a entrainé une série de contestations.

L’Agent judiciaire de l’État a brandi 75 dossiers. Il s’agit de dépenses effectuées après le dégel des comptes des institutions étatiques. Ces comptes, rappelons-le, ont été gelés à titre conservatoire au lendemain du coup d’État du 5 septembre par la junte militaire pour éviter l’hémorragie financière.

Parmi les premiers noms cités, figurent le directeur général de l’Institut de recherche agronomique de Guinée (IRAG) Sawa Camara et son comptable, le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) Boubacar Yacine Diallo et son comptable, la directrice générale du Port Autonome de Conakry (PAC) Aissata Aribot et son comptable, l’ex-directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) Dr Sakoba Kéita et son comptable.

A la Haute autorité de la communication, le montant en jeu est estimé à 47,6 millions de francs guinéens dépensés entre le 29 septembre et le 19 octobre. A l’IRAG, on évalue à 55,4 millions de francs le montant à justifier.

Les dossiers seront transmis à la justice. Les réactions n’ont pas tardé à tomber.

Le président de la HAC a dit toute sa surprise d’entendre son nom dans le dossier à partir des ondes. « Je ne trouve pas élégant d’annoncer des noms des présumés coupables à la télévision nationale », a réagi Boubacar Yacine Diallo, ajoutant que l’Agent judicaire de l’Etat n’était pas dans son rôle.

« Je suis journaliste d’investigation, je me défendrai devant la justice. L’objectif était de salir ma réputation. En ce qui me concerne, je me défendrai comme je sais le faire et je ne baisserai pas la garde », a-t-il dit.

Réaction ferme aussi chez le directeur général de l’Institut de recherche agronomique de Guinée Sawa Camara. Sur les réseaux sociaux, il a indiqué que le montant qu’il est soupçonné d’avoir détourné avec son comptable a été utilisé pour payer six mois d’arriérés de salaire des contractuels de son institut. « La liste de ces personnes et leurs contacts sont disponibles, je ne me reproche rien », a-t-il clamé.

Samuel Camara