Emergence – La lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique est un combat que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), dirigé par colonel Mamadi Doumbouya, a inscrit au premier rang de ses priorités.
Dans cet exercice qui s’annonce laborieux, les nouvelles autorités ont commencé par la Loi des finances rectificative adoptée par l’Assemblée nationale trois jours seulement avant le coup d’État du 5 septembre qui a marqué la chute d’Alpha Condé.
Le samedi 23 octobre dernier, en présence de quelques membres du CNRD, le Gouverneur de la Banque centrale Dr Louncény Nabé a annoncé l’existence de manquements grave dans ce document.
« Le 18 septembre, le Comité National du Rassemblement pour Développement (CNRD) à reçu du Secrétariat général de l’Assemblée, la Loi de Finances rectificative 2021. Après analyse, il ressort une hausse globale des dépenses qui suscite des interrogations », a indiqué Dr Nabé.
Le patron de la BCRG a pointé l’inexistence de mécanisme fiable de contrôle sur les dépenses effectivement réalisables et l’absence de support expliquant certaines hausses de dépenses dans les institutions et départements ministériels concernés.
A cela s’joutent aussi « le manque de rigueur dans la répartition des dépenses publiques, l’insuffisance d’outil de planification des recettes mobilisables, l’insuffisance de mécanisme de contrôle de la mobilisation et de la sécurisation des recettes et la mauvaise répartition des dépenses budgétaires sans prise en compte de l’orthodoxie financière ».
Faut-il rappeler que votre magazine économique Emergence avait attiré l’attention de l’opinion sur cette LFR 2021 qui était aux antipodes des réalités socio-économiques du pays.
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D’après le gouverneur de la BCRG, le gouvernement avait aussi effectué d’importantes prévisions de dépenses pour des structures « quasi inexistantes ou non actives » comme « la Commission électorale nationale indépendante, le Haut conseil des collectivités, la Haute Cour de Justice ».
Des propos soutenus et renforcés par le Colonel Amara Camara, ministre secrétaire général de la Présidence de la République qui à fait savoir que la Loi des finances renferme beaucoup d’imperfections. Et que des lignes budgétaires allouées aux dépenses de la Présidence, de l’Assemblée Nationale ainsi que certaines Institutions républicaines et certains Ministères ont connu des augmentations faramineuses et injustifiées.
Nonobstant ces incohérences, le CNRD avait pourtant promulgué le document, renvoyant toutefois les aspects relatifs aux dépenses de personnels aux crédits correspondants figurant dans la LFI exercice 2021 et invitant les DAAF à soumettre les demandes de décaissements à une analyse et validation.
Ousmane Sylla