Deux personnes dont un civil et un gendarme ont été tuées lundi en Guinée dans des violences provoquées par les manifestations lancées par le FNDC contre la modification de la Constitution.
Le civil a été tué à Conakry dans des conditions non encore élucidées, tandis que le gendarme est mort par balle à Mamou, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
« Les forces de l’ordre maîtrisent globalement la situation et le calme règne sur la majorité du pays », a dit le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation Général Bouréma Condé. « Les services de police et de gendarmerie ont procédé à plusieurs arrestations ».
Très tôt dans la journée, le leader de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo a fustigé l’usage d’armes à feu contre des civils qui protestaient avec des pancartes. « L’activité économique est complètement bloquées », a-t-il dit à l’agence Bloomberg.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a appelé les guinéens à protester ce lundi contre le projet de modification de la Constitution. Une démarche voulue par la mouvance présidentielle et qui pourrait remettre les compteurs à zéro et permettre au président Alpha Condé de briguer un autre mandat lors du scrutin présidentiel de l’an prochain.
Alpha Condé a été élu pour la première fois en 2010, puis réélu en 2015 pour son second mandat de cinq ans.
La constitution actuelle limite le nombre de mandat présidentiel à deux, non renouvelable.
La Guinée dispose d’importantes réserves de bauxite, de fer et d’or. Troisième producteur mondial de bauxite, minerai utilisé pour produire l’aluminium, le pays a exporté environ 60 millions de tonnes 2018.
Le FNDC avait appelé à fermer les banques, les sociétés minières et toutes les administrations publique et privée pour observer le mot d’ordre de boycott. Un appel largement suivi à Conakry et dans certaines villes.
Par Samuel Camara