A la tête de l’une des sociétés les plus ambitieuses du pays, l’entrepreneur guinéen Amadou Kourouma trace déjà les lignes de son groupe Amafo-Guinée. Dans cet entretien accordé à Emergence, l’homme lève un coin de voile sur ses ambitions pour les jeunes pousses qui se lancent dans l’entreprenariat. Entretien.
Emergence : Bonjour Monsieur le Président Directeur Général. Comment se porte aujourd’hui le groupe Amafo-Guinée que vous dirigez aujourd’hui ?
Amadou Kourouma : Le Groupe Amafo-Guinée ou « Amadou et Fils Organisation », est aujourd’hui un ensemble composé de cinq entreprises. Le groupe inclut Amafo-Guinée SARU dirigé par moi-même, AB Guinée, spécialisée dans la communication institutionnelle et le conseil, Amafo Production, active dans la production cinématographique, Oulada Pêche, et Amafo Inter qui se concentre sur le négoce et le commerce.
En plus de cela, un projet est en cours pour la création du studio Amafo Media, qui comprendra Amafo TV, une chaîne en ligne axée sur des thématiques telles que l’entrepreneuriat des jeunes, la culture et l’agriculture. L’ensemble de ces entreprises constitue l’armada de AMAFO-Guinée.
Quel est l’impact d’AMAFO-Guinée en termes de création d’emploi ?
Aujourd’hui il y a plus de soixante entreprises qui sont affiliées au groupe Amafo Guinée. Nous avons signé des protocoles d’accord pour leur permettre, à travers ce que nous gagnons, de gagner quelque chose à leur tour. Comme j’aime le dire quand quelque chose est bien partagée, chacun est satisfait de ce qu’il gagne. Nous aidons des jeunes entrepreneurs qui n’ont pas de repères à évoluer à nos cotés pour qu’ils puissent aussi être reconnus à travers nous. Nous avons aussi au sein du goupe Amafo nos propres employés qui sont en plein temps avec nous. Sur nos différents chantiers nous avons près de 200 personnes. Mais ce que j’aime dans tout ça, c’est le fait que nous permettons à d’autres jeunes de faire valoir leurs compétences à travers des projets comme Amafo agru-talent. Ce sont des jeunes talents que nous détectons lors des conférences que j’anime dans les universités, nous finançons leurs projets. Je suis très satisfait lorsque nous finançons les projets des jeunes. Car, je me dis lorsque vous financez un tel projet, vous interdisez à ce jeune de lancer des cailloux, de s’attaquer aux autres ou de rester dans les cafés. Voir ces jeunes évoluer et gagner des fonds non revolving, c’est très important pour nous. Puisque ces fonds leur permettent de s’imposer et faire en sorte qu’ils puissent créer leurs propres entreprises. Nous travaillons dur pour générer des revenus et aider les jeunes à se lancer.
On voit donc que vous prôner l’union entre les acteurs économiques. Est-ce que pour vous, c’est la voie la mieux indiquée pour l’éclosion d’un secteur privé guinéen fort et dynamique ?
Vous savez paris n’a pas été construit par une seule personne. C’est tout un ensemble. C’est absurde de croire qu’on peut faire tout seul. Comme je viens de le dire, quand c’est bien partagé, chacun peut tirer profit. Tout est question d’engagement. Que ce soit dans l’entreprenariat ou dans la fonction publique chacun vient avec un objectif. Pour certains comment gagner beaucoup, construire des belles villas, voyager en business classe etc. Pour d’autres, c’est comment aider les autres à s’imposer. Moi je suis dans cette dernière catégorie. Je ne veux pas gagner tout seul. Je veux gagner avec tout le monde. Je fais en sorte que tout le monde puisse avoir son compte avec moi. Je ne sais pas combien de temps je vais faire sur cette terre, mais je me dis que j’ai une mission. La mission du président Général Mamadi Doumbouya aujourd’hui, c’est comment aider tous les Guinéens à se sentir mieux chez eux et faire en sorte que la Guinée puisse devenir un pays émergent. Moi, ma mission c’est comment aider cette jeunesse guinéenne à comprendre que ce n’est pas en jetant les cailloux qu’on a la solution à nos problèmes. Mais c’est en croyant en son potentiel, en sa capacité et en se battant corps et âme qu’on peut trouver la solution.
Au regard des résultats engrangés, nous pouvons dire sans risque de se tromper que 2024 a été une année de grande réussite pour AMAFO-Guinée ?
Pas en termes de contrats gagnés. Mais dans le sens de la création d’entreprises, oui. Puisqu’aujourd’hui à chaque fois que vous créez une entreprise vous donnez de l’emploi à certains. Depuis 2023 le groupe Amafo est dans l’investissement. A date nous avons pu créer six entreprises. Et Dieu merci toutes ces entreprises ont leurs propres sièges, des directeurs et leurs personnels. Pour cette année, nous nous sommes fixés d’autres objectifs plus ambitieux. Nous entrons en 2025 avec une vitalité, une force et un mental d’acier pour atteindre les objectifs.
Quel conseil avez-vous pour les jeunes entrepreneurs ?
On dit à tout moment, celui qui veut aller loin ménage sa monture. On ne se fatiguera pas de donner ces conseils à la jeunesse. Si vous voulez aller très loin, c’est mieux que vous vous préparez. Parce que l’entreprenariat ce n’est pas reposant. C’est une bataille. C’est un problème de mental, de puissance et de croyance. Donc, si vous n’êtes pas fort à affronter tous ces défis, je pense que vous n’êtes pas fait pour être entrepreneur. Si je dois donner un conseil à un jeune, je lui dis si ça été possible pour Amadou Kourouma, ça veut dire que ça peut être possible pour tout le monde. Il suffit juste de croire.
Quel est votre message de paix pour vos compatriotes Guinéens ?
Que Dieu nous en garde. Ce que je peux dire, nous n’avons que ce beau pays et nous devons la garder soigneusement. Donnons-nous les mains pour travailler ensemble et bâtir ce pays. Lors de mon dernier message adressé aux jeunes, j’ai dit que 2010 à 2020, il n’y a eu que des morts d’hommes. On a perdu énormément de jeunes qui pouvaient être des ministres, directeurs et présidents de la Guinée. Ce cycle de violence doit s’arrêter. Nous devons être autour de la table pour discuter de la Guinée. Faisons la promotion de la paix et la non-violence. Personne ne viendra développer la Guinée à notre place.
Nous sommes au terme de notre entretien. Un dernier mot ?
Je remercie le gouvernement de la République de Guinée, avec à sa tête, le Général Mamadi Doubouya qui nous donne la chance, nous jeunes, de continuer à faire ce que nous aimons, l’entreprenariat.
Entretien réalisé par Daouda Yansané