Emergence – Une semaine après l’annonce officielle d’un projet présidentiel de construction de 10 000 logements sociaux, la pose de la première pierre de ce vaste chantier a eu lieu ce lundi 28 septembre à Sonfonia Lac, dans la commune de Ratoma, à Conakry.
En engageant ce programme de construction de logements sociaux, l’Etat guinéen entend sortir les guinéens de la précarité. Mais aussi réduire le fossé entre l’offre et la demande de logements dans ce pays.
Il se veut un projet qui va booster l’économie à travers les BTP. « Quand le bâtiment marche bien, l’économie marche bien. Nous espérons tirer une croissance additionnelle d’un ou de deux points de l’économie », a indiqué le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana.
Selon le Chef du gouvernement, ce programme traduit la volonté du président Alpha Condé de créer des champions nationaux dans tous les secteurs. Pour la matérialisation de cette ambition, environ 12 sur la quinzaine de constructeurs sont guinéens.
Le but est de « créer la richesse en Guinée et permettre aux guinéens de s’approprier de cette richesse et de la démultiplié », a-t-il dit. « Au-delà de tout, ce programme va permettre à nos artisans, nos ouvriers d’avoir du travail. Donc, c’est un nouveau pan de l’économie pour permettre de réduire le chômage notamment des jeunes ».
Par visioconférence depuis le palais Sékhoutouréyah le Chef de l’Etat a rappelé que les 10 000 logements sociaux seront construits sur des sites aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays notamment, Kindia, Mamou, Kankan et N’Zérékoré.
D’après le Président Alpha Condé, il s’agit de permettre aux fonctionnaires et aux travailleurs affectés dans les différentes villes de se loger décemment tout en contribuant au développement socioéconomique des régions concernées.
Le projet va s’étendre progressivement aux autres préfectures.
Priorité aux agents de trois secteurs
Le Programme présidentiel de construction de logements sociaux sont officiellement lancé depuis le 21 septembre à Conakry.
Piloté par l’Agence guinéenne pour le financement du logement « AGUIFIL », le programme va accorder une priorité aux agents des secteurs de la santé, de l’éducation, de la sécurité et de la défense.
Selon le gouvernement guinéen, 350 hectares sont identifiés, immatriculés et titrisés dans tout le pays pour accueillir le projet de 10.000 logements sociaux.
« D’ici à 2021, il devra aboutir à la construction de 70 000 logements et favorisera la création de 30 000 emplois directs et indirects », estime l’AGUIFIL. « Les domaines retenus pour la réalisation de ce programme, environ 44 000 hectares de terre, seront mis progressivement à la disposition des promoteurs immobiliers dans le cadre d’un partenariat public-privé pour impulser la dynamique de la promotion immobilière en Guinée tout en respectant le principe de mixité fonctionnelle et sociale », assure l’institution.
Coûts à partir de 200 millions GNF
Le site de Sonfonia Lac s’étend sur une superficie de 49 hectares. Et va accueillir en tout 6 000 logements.
« Les types de logements proposés varient de deux à trois chambres et les coûts sont fixés à partir de deux cents millions de francs guinéens. L’Etat a consenti d’énormes efforts à travers les arrangements fiscaux douaniers, facilité d’accès aux crédits mobiliers, ainsi que la mise à la disposition gratuite du foncier. Ces mesures ont contribué à considérablement réduire les coûts de construction de logement favorisant ainsi l’accès pour chaque famille guinéenne à un toit », a expliqué le président de la République.
En tant qu’initiateur, Alpha Condé a invité les fonctionnaires à souscrire à ce projet. « La pose de la première pierre d’aujourd’hui sur ce site marque le démarrage effectif des travaux de construction de logements abordables. J’exhorte l’ensemble des promoteurs immobiliers à faire preuve de rigueur et à travailler au strict respect des normes architecturales et urbanistiques en vigueur », a lancé le président Condé.
Cette cérémonie a regroupé, en plus des membres du gouvernement, des partenaires au développement, promoteurs immobiliers, autorités communales et élus locaux.
Ousmane Sylla