Des chercheurs de Stanford ont découvert un réseau de pages, liées au parti du président Alpha Condé, susceptibles d’influencer l’opinion durant les prochaines élections. Malgré tout, Facebook ne dispose pas d’assez d’éléments pour supprimer les pages concernées.
Des chercheurs de l’université américaine de Stanford ont découvert un réseau de pages Facebook qui défendent les intérêts du président Alpha Condé. « Dans les mois précédant l’élection, nous avons identifié un réseau de 94 pages Facebook qui relaient, de manière coordonnée, des publications favorables à Condé et à son parti. Ces pages, qui comptent au total plus de 800 000 abonnés, publient des textes et des images pro-Condé, et promeuvent des vidéos qui proviennent de médias affiliés au gouvernement », expliquent les chercheurs.
Selon eux, le potentiel de nuisance de ces pages pourrait permettre d’influencer les élections d’octobre prochain en usant de désinformation. « La plupart des contenus de ces pages font l’éloge de la politique et du caractère du président Alpha Condé dans un style journalistique soutenu, avec une syntaxe et un vocabulaire sophistiqués. Certaines publications font référence à des faits précis, émaillés de chiffres et d’autres éléments de preuve ».
Des liens ont été établis entre le parti du président et ces pages. « Un faisceau d’indices permet d’établir un lien entre ces pages et le parti d’Alpha Condé, le Rassemblement du Peuple Guinéen (RPG). Plus spécifiquement, il établit un lien avec son équipe de “volontaires communicants” (“Volcom” en abrégé), en réalité salariés du RPG. Les administrateurs des pages du réseau dissimulent leurs véritables identités sous de faux noms comme « Alpha le Démocrate ». Les pages ne révèlent pas les relations formelles, voire salariées, de leurs auteurs avec le RPG ».
Malgré tout, lorsque les chercheurs de Stanford ont présenté le résultat de leurs enquêtes à Facebook, le réseau social n’avait pas assez d’éléments pour supprimer les pages. « Facebook a estimé que les pages et comptes de ce réseau ne constituent pas une action inauthentique concertée ». Rappelons qu’en 2018, des communicants du RPG et du parti politique UFDG ont été arrêtés pour incitation à la violence. Les pages découvertes par les chercheurs de Stanford peuvent donc bel et bien, en plus d’user de propagande en faveur du président Alpha Condé, attiser des dissensions pendant le scrutin.
Agenceecofin.com