( BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) – Ce programme contribuera à l’amélioration de la résilience des populations et des écosystèmes du bassin du fleuve Niger par une gestion durable des ressources naturelles.
Le Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) et le gouvernement de Guinée, ont signé, mardi 23 avril 2019 à Conakry, des accords de prêts et de don, pour un montant total de 81,1 millions de dollars EU.
Il s’agit de deux nouvelles opérations dans les domaines des transports et de l’environnement, ainsi qu’une aide d’urgence dans le domaine de l’agriculture, qui vont renforcer le portefeuille actif de projets financés par la Banque en Guinée, pour le porter à un montant total d’engagements d’environ 562,36 millions de dollars EU.
Signant pour la Guinée, en présence de plusieurs hauts représentants gouvernementaux et de partenaires au développement, la ministre du plan et du développement économique et Gouverneur de la Banque pour son pays, Kanny Diallo, a souligné les excellentes relations entre la Banque et la Guinée, qui se sont traduites par le renforcement du portefeuille des projets de dans le pays.
Pour le Responsable-pays de la Banque en Guinée, Léandre Bassolé, cosignataire des accords : « Cette signature d’accords dans des domaines aussi variés que l’intégration régionale et transport, le changement climatique et la résilience des agriculteurs, répond à l’une des innovations du Document de stratégie de la Banque (2018-222) pour la Guinée. »
«Cette innovation consiste en l’alignement de ses choix stratégiques sur les principaux défis de développement de la Guinée et sur les High 5s,» dira Bassolé.
L’aménagement de la route Boké-Québo sera financé sur une période de 4 ans conjointement par la Banque pour 60,06 millions de dollars américains et par l’Union européenne pour 36,63 millions de dollars américains. Les ressources allouées à la Guinée par la Banque pour cette opération sont de 37,40 millions de dollars réparties en 7,40 millions de dollars de prêts et 30 millions de dollars dons. Par ailleurs, la Guinée bénéficiera d’un financement parallèle de la Banque Islamique de développement d’environ 40 millions de dollars américains pour la réalisation de la phase 2 du projet à partir du deuxième semestre de cette année 2018.
Ce tronçon qui rentre dans sa première phase, constitue une liaison d’importance nationale et régionale reliant la Guinée et la Guinée Bissau et desservant une zone à fortes potentialités agricoles et minières. Ce projet contribuera au désenclavement intérieur des deux pays et au renforcement de l’intégration et du commerce sous régionaux. A cet effet, le volume des échanges entre la Guinée et la Guinée Bissau connaitra une augmentation significative tout en réduisant le coût du transport ; les points de contrôle douanier seront réduits. Le projet contribuera à une forte augmentation de la population dans la zone du projet et renforcera le rendement des activités des groupements féminins, leurs revenus, ainsi que les productions vivrières et de rente.
Le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le Bassin du Niger (PIDACC), quant à lui, d’un coût global de 218,65 millions de dollars américains, avec une contribution de la Banque de 79,13 millions de dollars américains pour neuf pays, dont 10,84 millions à la Guinée sous forme de prêt. La Guinée bénéficiera des autres partenaires au développement d’environ 7,20 millions de dollars financés principalement par le Fonds Vert pour le Climat (FVC) et l’Union Européenne. Il est important de souligner que la coopération allemande KfW apportera à la Guinée un cofinancement parallèle de 15,8 millions de dollars.
Ce programme contribuera à l’amélioration de la résilience des populations et des écosystèmes du bassin du fleuve Niger par une gestion durable des ressources naturelles. Les principaux résultats attendus de cette opération qui couvre outre la Guinée, 8 autres pays sont : la récupération de 140 000 ha de terres dégradées ; la construction de 209 infrastructures hydrauliques pour des activités agro-pastorales et piscicoles ; la mise en œuvre de 450 sous-projets de développement de chaîne agricole et de 184 PMEs des jeunes. Le projet permettra le renforcement des capacités d’adaptation au changement climatique d’un million de ménages et l’opérationnalisation d’un mécanisme de financement durable des activités de gestion durable des ressources naturelles. Le programme bénéficiera directement dans les 9 pays à 4 millions de personnes dont 51% de femmes.
Le don d’urgence pour la résilience agricole, vise à lutter contre l’invasion de la chenille légionnaire d’automne et réduire les pertes de productions de maïs d’environ 40% (soit environ 300 000 tonnes chaque année). La chenille légionnaire qui en est la principale cause a une forte capacité de propagation. Ses dégâts pourraient s’étendre à d´autres cultures si des mesures ne sont pas prises au niveau national à court et à moyen terme. Face à ces défis, cette opération d’urgence de 1 million de dollars, financée par le Groupe de la Banque africaine de développement, à travers son Fonds spécial de secours contribuera à renforcer la résilience des agriculteurs, hommes et femmes, face aux attaques de la chenille légionnaire d’autonome ; à favoriser la gestion intégrée et durable de cette chenille; à doter les services de protection des végétaux et de la recherche agricole de capacités techniques et matérielles pour endiguer ce fléau.
L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sera responsable de la coordination de la mise en œuvre des activités de l’aide d’urgence, en étroite collaboration avec le gouvernement.
Source : agenceecofin