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Coyah – Pamélap : la route du calvaire (De notre envoyé spécial)

Émergence – Longue de 75km, la route qui relie la République de Guinée à la Sierra-Leone  via Coyah-Forécariah-Pamélap est devenue difficile à pratiquer par les usagers des deux pays.

Sur ce trajet de Forécariah, pourtant ville natale des trois premiers ministres du régime Alpha Condé (Mohamed Saïd Fofana, Mamady Youla, Ibrahima Kassory Fofana), les nids de poules et même d’éléphants jonchent la quasi-totalité du tronçon routier.

Selon des informations recueillies sur place,  pour parcourir cette distance, un véhicule de transport en commun fera 4 à 5 heures  de trajet, avant d’être à destination. Et si c’est des camions, il faut compter plusieurs heures voire des jours, pour faire ce trajet, selon l’état de l’engin.

Le 24 décembre, le président Alpha Condé en compagnie des membres du gouvernement a procédé à la pose de la première pierre des travaux de reconstruction de cette route. Depuis cette date, le seul acte posé a été le dégagement des allées le long des deux côtés de la route. Les travaux de construction qui devaient suivre immédiatement n’ont toujours pas démarré. Les engins des entreprises CGC et Henan Chine, adjudicataires du contrat ont disparu de la  circulation sur cette route depuis les travaux d’entretien.

En attendant, les usagers vivent un véritable calvaire pour circuler sur cette route internationale. Certains ont recours  aux taxis motos à partir Coyah, pour échapper à ce calvaire.

« La route Coyah-Forécariah est complètement dégradée. Il y a des nids de poules et d’éléphants  partout. Cela retarde beaucoup les usagers. Beaucoup de personnes prennent  désormais les taxis motos dès Coyah pour Forécariah et ses localités environnantes. Le transport dépend de la destination. Certains payent 30 000, 40 000, 50 000 et voire plus en fonction des destinations. C’est cher mais les gens sont obligés de faire pour ne pas trop retarder sur la route  et pour échapper aussi à de la poussière », explique Ousmane Sylla conducteur de Taxi-moto.

Pour Alhassane Barry, chauffeur de profession, la dégradation poussée de cette route endommage les véhicules. « A chaque fois que nous faisons un tour sur cette tour, nous constatons des pannes. Le chauffeur est obligé de partir au garage pour un entretien de l’engin. Nous retardons beaucoup sur la route, mais nous gaspillons aussi assez d’argent. Avant on pouvait faire deux à trois tours entre Coyah et Forécariah, mais aujourd’hui c’est impossible.  Il est temps que les autorités du pays pensent aux calvaires des usagers de cette route », a-t-il expliqué.

Bien sûr que le dégagement des deux côtés de la route est visible, mais les citoyens rencontrés attendent impatiemment le démarrage effectif des travaux de reconstruction de cette  route comme annoncé par le président Alpha Condé l’année dernière.

On rappelle que le coût global des travaux de cette route Coyah-Pamlap est estimé à plus de 700 milliards de francs guinéens.

Ousmane Sylla, Envoyé spécial