Considérée comme le “Château d’Eau” de l’Afrique de l’Ouest, la République de Guinée se trouve paradoxalement confrontée à une crise chronique de l’accès à l’eau potable, héritage de décennies de négligence et de gestion lacunaire.
Grâce à sa vision et sous son impulsion , le Président de la Transition, le Général d’Armée Mamadi Doumbouya, cette problématique fondamentale, longtemps reléguée aux marges des priorités nationales, a été érigée en pilier central de l’action gouvernementale, inscrivant ainsi le social comme premier dénominateur commun de sa Gouvernance.
L’eau, source essentielle de vie et bien social par excellence, se doit d’être accessible, salubre et durablement gérée. Pourtant, depuis plus de trois décennies, la gestion des infrastructures hydrauliques et des équipements de production est restée en sommeil, aggravant ainsi les vulnérabilités structurelles et sanitaires de la population.
Prenant la pleine mesure de cet enjeu, le Chef de l’État a donné des instructions claires à son Gouvernement : apporter des solutions pérennes et tangibles aux problématiques liées à l’eau, tout en luttant contre la prolifération anarchique des forages individuels, dont les conséquences sur la santé publique et l’environnement deviennent préoccupantes.
Un plan d’action ambitieux et structurant
Dans cette dynamique, le Ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, le Ministère de l’Economie et des Finances, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), a finalisé un accord de prêt de 15 millions d’euros. Ce financement vise la réhabilitation complète des équipements hydromécaniques et hydroélectriques des centres de production de la Société des Eaux de Guinée (SEG) dans 11 villes, incluant les sites stratégiques de Conakry, ainsi que les régions de la Moyenne Guinée et de la Guinée Forestière.
Parallèlement, des travaux structurants sont en cours pour doter les sept régions administratives du pays de nouvelles infrastructures d’adduction d’eau potable.
À Conakry, la première phase du “Quatrième Projet Eau”, désormais entièrement financée, est sur le point de démarrer dès l’année prochaine, offrant ainsi une lueur d’espoir à des millions d’habitants confrontés quotidiennement aux pénuries.
Ce Vendredi, 29 Novembre 2024 , le Ministre de l’Énergie , de l’Hydraulique , de l’Hydraulique et des Hydrocarbures a effectué une visite stratégique à la base logistique de la société EIFFAGE, l’entreprise française en charge de la réhabilitation des infrastructures hydrauliques.
Accompagné de la Direction Générale de la SEG, il a mis l’accent sur trois priorités majeures : le transfert de compétences, le respect des délais d’exécution, et l’alignement des travaux sur les besoins réels des populations.
L’impératif d’une vérité sociale et d’une collaboration citoyenne
Si ces réformes témoignent d’une ambition claire et résolue, leur pérennité repose sur une condition sine qua non : un dialogue social fondé sur la vérité et une collaboration étroite entre l’État, la SEG et les citoyens.
Le Ministre a rappelé avec gravité que la gestion de l’eau potable, bien que reconnue comme un droit social fondamental, implique des coûts d’exploitation élevés.
Entre le captage, le traitement et la distribution, les ressources nécessaires pour maintenir ces infrastructures viables excèdent largement les capacités actuelles, encore alourdies par une tarification désuète et inadéquate.
« L’État ne peut pas tout faire », a martelé le Ministre, invitant les populations à comprendre l’urgence d’une révision tarifaire dans les mois à venir. Une telle réforme, bien que délicate, est indispensable pour garantir la durabilité des équipements, éviter leur dégradation rapide, et enrayer les pratiques individuelles, notamment la prolifération des forages privés, qui, en plus de compromettre les nappes phréatiques, engendrent des conséquences collectives graves pour notre société.
Vers une gestion collective et responsable de l’eau
Le Directeur Général de la SEG, conscient des enjeux, s’est engagé à faire bon usage des infrastructures réhabilitées, tout en renforçant les efforts pour répondre aux attentes croissantes de la population. Toutefois, il a souligné que l’efficacité de ces initiatives dépend également de la contribution active des citoyens, non seulement en respectant les règles en vigueur, mais aussi en participant au débat sur la tarification et la gestion de l’eau.
Dans cette optique, le Gouvernement du CNRD appelle à une mobilisation collective pour inaugurer une nouvelle ère de gestion responsable et durable de l’eau en Guinée. À travers ces réformes, il ne s’agit pas seulement de restaurer des infrastructures délaissées, mais de redéfinir la place de l’eau dans notre société, en lui conférant la valeur et les moyens nécessaires pour en faire un véritable levier de développement économique et social.
La Guinée, château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, a enfin l’occasion de se réconcilier avec ses potentialités hydrauliques. Mais cette réconciliation ne pourra être complète sans l’implication consciente et solidaire de tous. Ce n’est qu’ensemble, dans un esprit de vérité et de responsabilité partagée, que nous pourrons transformer ce précieux héritage naturel en un atout durable pour les générations futures.