Pour réussir l’autosuffisance alimentaire, il faut une mécanisation de l’agriculture.
Le Président de la république, a alors jugé utile, d’investir considérablement dans l’achat des intrants en vue d’améliorer la production de riz des 80% des guinéens qui pratiquent l’agriculture, sans pouvoir, c’est important de le préciser, se nourrir de cette activité.
L’approvisionnement des engrais est passé de 2mille tonnes en 2010 à 100mille tonnes en 2018. Depuis 2011, au total 172.535 mille tonnes d’engrais ont été distribuées au prix subventionné de 135 mille francs GNF (17 dollars) le sac contre 230 mille GNF (200 dollars) le sac au prix du marché.
Il a été aussi distribué pour les cultures au cours des dernières campagnes, 3millions d’herbicides, 4700 appareils (atomiseurs, pulvérisateurs) et des équipements dont les tenues de travail, gants, bottes, lunettes et masques.
Pour favoriser l’augmentation des superficies mises en valeur pour plus de meilleurs profits, il a été mis à la disposition des producteurs, des transformateurs, des moissonneuses-batteuses, des motofaucheuses, des batteuses motorisées, des décortiqueuses des tracteurs ou encore des étuveuses de riz.
Le contraste entre les investissements et la production
Malgré ces investissements relativement considérables corroborés par l’évolution de la courbe à travers la mise à la disposition des agriculteurs des intrants, la production ne suit pas cette cadence d’investissement. Cette production locale est de 2million 197 mille 907 tonnes en riz paddy dont 60% en quantité réelle après étuvage contre une importation grandissante de 300 mille tonne en 2011, puis 546 mille 226 tonnes en 2015 et 614 mille 668 tonnes en 2018. Le contraste de la production et des importations est frappant et se creuse d’année en année malgré les efforts réels et supposés fournis dans la production du riz à toutes les étapes.
Une immersion dans les zones agricoles aux côtés des agriculteurs révèle des problèmes à la fois structurels et organisationnels avec une forte dose de magouilles dont se rendent coupables les cadres à toute la chaîne, de l’exécution et la mise en œuvre de l’achat ainsi qu’à la distribution de ces intrants.
Lamine Mognouma Cissé