Emergence – C’est une affaire qui sent de la puanteur au ministère des Mines et de la Géologie. Et l’affaire fait raffut. Elle met aussi à rude épreuve la volonté du chef de l’Etat, colonel Mamadi Doumbouya de faire de la transparence un mode de gestion du pays.
En effet, une société italienne annonce sur son site avoir conclu un accord avec l’Etat Guinéen pour la construction d’une raffinerie d’or. Le nom de cette société italienne bénéficiaire de ce sésame précieux tant convoité, est bien Clessidra Investissements. Cette annonce parait surprenante, car elle est faite pendant que la commission d’évaluation des offres n’est pas encore mise en place, les TDR pas encore disponibles et l’appel d’offres non plus n’a été encore lancé. C’est donc en violation du décret du Président de la transition en date du 23 janvier. En ses articles 1 et 5, qui parlent respectivement d’un appel d’offre transparent et de la mise en place, par arrêté du ministre, d’une commission d’évaluation des offres.
« Grace à un accord conclu avec République de Guinée, nous avons la possibilité de créer une raffinerie d’or. L’accord prévoit ce qui suit :
Durée de la convention avec l’Etat, 25 ans ; délégation de 20 du laboratoire national de Géologie, pour analyses et tests d’or ; sécurité des activités de la raffinerie assurée par la gendarmerie nationale ; capital social de la société, égal à 15% du total des actions », peut-on ainsi lire sur le site de la société.
La société indique également sur le même site que l’infrastructure sera bâtie dans les environs de l’aéroport. Sur le terrain, l’équipe de la rédaction a bien constaté à l’endroit indiqué par le site, dans le quartier Gbéssia aéroport, que les travaux ont déjà commencé sous la haute surveillance d’une équipe des forces de l’ordre.
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Toutes nos tentatives visant à avoir une réaction officielle des autorités à propos de ce qu’il convient d’appeler scandale, se sont avérées vaines. Par contre, des voix anonymes de cadres reconnaissent l’existence des travaux, mais réfutent cependant qu’un accord a été conclu avec la société italienne qui l’a annoncée.
« C’est juste une façon pour la société de lever des fonds dans la perspectives d’une soumission pour l’appel d’offres qui va être bientôt lancé », ont réagi ces cadres qui ont bien voulu garder l’anonymat.
« Cela est trop gros pour y croire. Comment une société, de surcroit occidentale, peut annoncer conclure un accord avec l’Etat, pendant c’est faux. C’est plutôt la magouille du département mise à nue », rétorque un spécialiste des passations des marchés publics.
Dans le quartier qui doit abriter le site, les populations rouspètent contre les conséquences liées à l’implantation d’une telle société dans leur zone. Ils dénoncent à cet effet, le tarissement des puits dans la zone. Vrai ou faux, difficile de vérifier.
Dans tous les cas, l’Etat se doit de communiquer afin d’éclairer les lanternes.
Mognouma