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Politique monétaire : la BCRG baisse son taux directeur à 10,25 %

Emergence-La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a décidé de baisser de 50 points de base le taux directeur et le coefficient des réserves obligatoires, pour les porter respectivement à 10,25 % et 12,25 %. Ce sont les résultats de sa 17ème réunion ordinaire du Comité de Politique Monétaire, tenue le 14 mars 2025.

Une inflation à la baisse

Selon la BCRG, après avoir atteint un pic de 6,4 % en janvier 2024 en raison de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures en décembre 2023, l’inflation au niveau national est redescendue à 3,1 % en décembre 2024, contre 5,0 % en novembre et 6,1 % en février 2024. « Ce ralentissement est expliqué, entre autres, par des effets de base favorables, les efforts de normalisation de l’approvisionnement des stations-services par le Gouvernement, la stabilité du franc guinéen par rapport aux principales devises, l’amélioration des infrastructures routières ainsi que l’augmentation de la production agricole induite par la bonne pluviométrie et les campagnes agricoles. Parallèlement, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et énergétiques, s’est établie à 0,5 %, contre 2,6 % en septembre 2024. L’inflation à Conakry a également ralenti, passant de 8,3 % en septembre 2024 à 6,4 % en décembre 2024, en glissement annuel, soutenue par la baisse des prix notamment des aliments, des boissons non alcoolisées, des produits de santé, des transports, ainsi que des articles d’habillement et des chaussures », explique-t-elle.

En termes de perspectives, selon les prévisions de la Banque centrale, l’inflation de Conakry s’établirait en moyenne à 7,3 % au premier trimestre 2025, avant de redescendre à 6,9 % au dernier trimestre 2025. Elle se situerait en moyenne à 7,3 % à fin 2025, puis à 5,7 % à fin 2026. Elle a rappelé les principaux risques internationaux qui pèsent sur les perspectives de l’inflation tels que l’aggravation des tensions géopolitiques, la fragmentation de l’économie mondiale à la suite de l’application des politiques commerciales protectionnistes des Etats-Unis et leurs effets induits sur l’économie mondiale. Qu’au niveau national, les risques pourraient être, entre autres, les effets de tensions sociopolitiques pouvant découler de la période électorale.

Toutefois, la BCRG a identifié les facteurs d’atténuation suivants : la mise en œuvre du protocole d’accord portant approvisionnement du marché national et fixation des prix des denrées de première nécessité, la poursuite de la politique de stabilisation du franc guinéen et de renforcement des réserves de changes ainsi que la redynamisation de certaines filières dans le secteur agricole et de l’élevage.

C’est sur la base de ces risques et facteurs d’atténuation que la BCRG a jugé nécessaire de baisser de 50 points de base le taux directeur et le coefficient des réserves obligatoires, pour les porter respectivement à 10,25 % et 12,25 %.

Une masse monétaire croissante

S’agissant de la masse monétaire, la BCRG dit qu’elle s’est accrue de 35,4% sur un an pour s’établir à GNF 24 866,4 milliards à fin décembre 2024, résultant de l’augmentation des avoirs intérieurs nets dans un contexte de fléchissement des avoirs extérieurs nets. « La base monétaire s’est également accrue de 30,2 % en glissement annuel, pour se chiffrer à GNF 24 866,4 milliards à fin décembre 2024. De même, la liquidité du système bancaire a augmenté de 48,8% entre fin décembre 2023 et fin décembre 2024 pour s’établir à GNF 8 717,8 milliards, sous l’effet de l’accroissement des réserves obligatoires et des réserves excédentaires. Toutefois, en variation trimestrielle, la liquidité globale a diminué de 30,9% », renchérit-elle.

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