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Politique agricole : en Guinée, baisse de l’importation du riz due à la performance de la production locale

Emergence – La refondation verte serait-elle en train de produire ses effets escomptés ? L’on peut répondre par l’affirmative. En tout cas, sous cette transition, la Guinée est en train de monter dans le classement des pays producteurs de riz en Afrique. Un classement qu’elle aurait dû caracoler en tête vue son potentiel agricole.

La note d’analyse du commerce extérieur de l’Institut national de la Statistique (INS) pour l’année 2022 révèle la tendance baissière dans les approvisionnements en riz, avec des implications significatives pour l’économie et la sécurité alimentaire nationale. En 2022, les approvisionnements se sont établis à 814 milliards GNF, comparativement à 1 779 milliards GNF en 2018. Cette baisse représente une moyenne de 54,2 % sur la période, traduisant des évolutions significatives dans la façon dont la Guinée gère son approvisionnement en riz.

Les récents chiffres du Département américain à l’Agriculture (USDA) confirment cette tendance. Ils indiquent que pour la saison 2022-2023, la Guinée est le deuxième pays producteur de riz d’Afrique de l’Ouest, après le Nigéria. La Guinée a produit environ 1,95 million de tonnes de riz étuvé en 2022-2023.

La baisse des approvisionnements en riz a commencé entre 2021 et 2022, avec une diminution de 32,0 %. Cette diminution s’est accompagnée d’une réduction de 9,0 % des achats en volume de riz à l’étranger, passant de 859 572 tonnes en 2021 à 781 964 tonnes en 2022. Ces chiffres sont le résultat de la refondation dans le domaine agricole en encourageant la production nationale de riz pour réduire la dépendance vis-à-vis des importations.

La part du riz dans les importations totales en 2022 s’est établie à 1,8 %, indiquant que la Guinée a réduit sa dépendance envers ce produit. En ce qui concerne les principaux fournisseurs de riz, l’Inde a continué de dominer le marché avec une part de 77,1 %, en hausse par rapport à 70,0 % en 2021. La Chine a également conservé une position importante, représentant 14,0 % des importations en 2022, légèrement en baisse par rapport à 15,0 % en 2021. La Thaïlande a vu sa part diminuer de 2,8 % en 2021 à 2,0 % en 2022, tandis que la Belgique et les États-Unis ont maintenu leur présence avec des parts respectives de 1,9 % et 1,8 %.

La baisse des approvisionnements en riz va avoir des répercussions importantes sur l’économie et la sécurité alimentaire nationale. D’un côté, la réduction des importations stimulera forcément la production locale de riz, créant ainsi des opportunités pour les agriculteurs locaux et renforçant l’autosuffisance alimentaire. Toutefois, un retour à la dépendance vis-à-vis des importations exposera de nouveau le pays aux fluctuations des prix sur le marché international, ce qui pourrait potentiellement affecter les coûts pour les consommateurs locaux.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Mamoudou Nagnalen Barry, n’hésite pas à vanter la politique agricole mise en place par son département. «Dans beaucoup de pays, on dit verbalement que l’agriculture est une priorité, mais les budgets, les décaissements et les investissements ne suivent pas. Depuis l’avènement du CNRD, le budget de l’Agriculture est passé de 600 milliards à 1900 milliards. C’est la plus grande hausse budgétaire jamais faite dans notre pays», martèle le ministre Barry avant de souligner que ces moyens colossaux ont permis une forte mécanisation de l’agriculture, par l’achat des centaines de tracteurs et des moissonneuses-batteuses.

Pour maintenir ce décollage de l’agriculture guinéenne, le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage devra continuer à investir dans les infrastructures agricoles et à améliorer continuellement les différentes politiques de soutien aux acteurs agricoles.

Naplèlon