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Mines – lancement de la construction d’une nouvelle raffinerie : enjeux et perspectives. 

Emergence-La Guinée vient de lancer les travaux de la construction d’une nouvelle raffinerie d’alumine. Soixante six ans après la construction de celle de Fria. Cette fois-ci, c’est le fruit de la coopération stratégique, dit-on, entre la Guinée et la Chine. C’est la société chinoise State Power Investment Corporation (SPIC) qui va la construire à Boffa, précisément la sous-préfecture de Doupourou, à 300 km de la capitale Conakry.

La raffinerie sera bâtie sur une superficie de plus de 33 hectares. C’est un investissement stratégique pour l’industrialisation de la Guinée. Avec un budget estimé à 1,03 milliards de dollars américains, la raffinerie de SPIC aura une capacité de production annuelle de 1,2 million de tonnes d’alumine ; une mine de bauxite associée, avec une production annuelle de 15 millions de tonnes ; un système énergétique dédié et des infrastructures auxiliaires ; un quai d’expédition d’une capacité de 35 000 tonnes. Les travaux de construction s’étaleront sur trois ans, avec une mise en service prévue en juin 2028.

Selon les prévisions, les retombées économiques et sociales sont considérables. La raffinerie généra des bénéfices significatifs pour la Guinée, notamment : 100 millions de yuans (RMB) de recettes fiscales annuelles ; 600 emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects ; un transfert de compétences avec la formation de main-d’œuvre locale ; une intégration renforcée des communautés locales dans le projet.

Dans cette dynamique, la société SPIC s’est engagé à soutenir le Programme Simandou Academy, en octroyant 100 bourses d’études aux jeunes guinéens dans les filières techniques et scientifiques.

Il parait que la concrétisation de ce projet de raffinerie découle des échanges stratégiques entre le Général Mamadi DOUMBOUYA et son homologue chinois Xi JINPING, lors de la visite du Président guinéen en Chine en septembre 2024. Elle s’inscrive également dans le cadre de l’Accord de partenariat stratégique Sino-Guinée et de l’initiative chinoise « Ceinture et Route », favorisant des investissements structurants en Afrique.

Une avancée majeure pour le secteur énergétique et minier

En complément de la raffinerie, la société SPIC prévoit de construire une centrale énergétique de 250 MW, garantissant un approvisionnement stable en électricité pour les installations industrielles. Le projet inclut aussi des infrastructures de stockage et d’expédition adaptées aux volumes de production, assurant ainsi l’optimisation de la chaîne logistique.

Un pas de plus vers une Guinée émergente

Ce projet de raffinerie fait suite à la signature, le 14 décembre 2024, d’un accord de mise en œuvre entre la République de Guinée et la société chinoise SPIC, en réponse à l’appel du président de la Transition qui a ordonné aux sociétés minières de construire des raffineries dans le pays.

Avec le lancement des travaux de cette première raffinerie d’alumine depuis l’indépendance, la Guinée franchit un cap décisif dans son industrialisation. Cette initiative ouvre la voie à de nouvelles opportunités économiques et sociales, affirmant la position du pays comme un acteur clé de l’industrie mondiale de l’aluminium.

Le gouvernement, à travers ce projet, réaffirme son engagement à créer un cadre favorable aux investissements et à accompagner tous les projets alignés sur les objectifs de valorisation locale des ressources naturelles. Le défi est lancé, et la Guinée est prête à le relever. Pour les autorités guinéennes, avec le lancement des travaux de la raffinerie de SPIC, les entreprises, qui ont toutes des obligations de construire leurs raffineries en Guinée, n’ont plus d’excuse. Elles doivent se conformer au Code minier de la République de Guinée et à leurs conventions. Pour elles, le processus de transformation de la matière première sur place devient incontournable en République de Guinée.

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