Émergence – Il est incontestable que les mines guinéennes affiche grise mine depuis l’avènement des militaires au pouvoir. Et pourtant la volonté des décideurs au Palais Mohamed V à impulser une dynamique nouvelle au principal secteur pourvoyeur de l’économie nationale, ne fait l’ombre d’aucun doute. C’est plutôt la qualité de l’interlocuteur officiel, le ministre des Mines et de la Géologie qui pose problème , dénoncent plusieurs observateurs.
En plus du gigantesque projet Simandou qui peine à se relancer à la suite de la suspension des travaux, c’est au tour du projet d’exploitation du fer des Monts Nimba de prendre un coup sérieux dans son fonctionnement.
Selon des travailleurs contactés par notre rédaction, les travaux de la compagnie High Power Exploration (HPX), sont en plein ralentissement. Nos interlocuteurs nous apprennent par la même occasion que plus de 80% des travailleurs de ladite société sont en congés techniques par manque d’activités.
« Si l’impasse continue, la société risque de mettre la clé sous le paillasson », nous ont confié des travailleurs excédés par la situation.
Que se passe-t-il ? Comment en est-t-on arrivé à ce blocage ?
La question qui taraude tous les esprits est de savoir, comment en est-on arrivé à ce blocage ?
Au départ, avant le putsch du 5 Septembre, les autorités d’alors, sous la férule du Chef de l’Etat avaient porté des réserves sur deux points importants de la convention de base. Il s’agit du point relatif au port d’exportation des minerais et celui relatif à l’impact environnemental du projet.
Au gré des discussions qui ont pris du temps, les deux parties sont parvenues à un accord. La convention amendée et consolidée a été signée le 5 Septembre 2020, au Palais Sèkhoutoureyah, sous le regard du Président de la République d’alors Alpha Condé. Celui-ci était entouré de ses ministres du Budget et des Mines, qui sont respectivement Ismaël Dioubaté et Abdoulaye Magassouba.
Dans cette convention, les deux parties sont convenues de permettre à la société d’exporter sa production à partir du port de Bukanan, au Libéria. Très peu d’informations ont filtré sur le compromis relatif au volet protection de l’environnement qui est le cadet des soucis des sociétés minières se trouvant en Guinée, comme l’admettent différents rapports publiés par de nombreuses ONG.
Tout laisse à croire, que les nouvelles autorités ne sont pas confortables avec cette convention amendée.
Les raisons selon nos infos, au nom du nationalisme, on demande à la société HPX d’intégrer le projet du Transguinéen pour l’acheminement de sa production, comme c’est le cas avec Rio Tinto qui a été contraint d’y intégrer à travers un accord signé entre les parties prenantes au projet (État Guinéen, WSC et Rio Tinto).
« Tout cela parait raisonnable, et un compromis peut être trouvé si les deux parties acceptent de discuter. Malheureusement, c’est le silence total au département. Je dirai l’inaction, malgré différents courriers qui ont été envoyés pour dépeindre la situation et qui sont restés sans réponses. Pire, les premiers responsables de la société sont venus en Guinée dans le cadre de ces discussions éventuelles, tout le temps qu’ils ont passé ici, ils n’ont pas pu rencontrer le ministre » nous raconte un cadre de la société.
En attendant de recouper auprès du département en charge des Mines, auprès duquel nos tentatives sont restées vaines, la situation sur le terrain ca va en dégradant. Et la responsabilité du ministre des Mines Moussa Magassouba est pointée.
Jusqu’à 20 millions de tonnes de fer par an
On rappelle que c’est en 2019 que High Power Exploration, une compagnie du milliardaire amercaino-canadien Robert Friedland est arrivée sur les hauteurs de Nimba après avoir acquis les parts de EuroNimba, constituée alors par BHP, Newmont Goldcorp Corp. et Orano, dans la Société des Mines de Fer de Guinée. L’opération lui avait permis d’acquérir la majorité des actions de la SMFG.
La Guinée détient 15% de participation gratuite dans le projet. La capacité de production prévue était de 1 à 5 millions de tonnes de fer par an. « D’autres études de faisabilité sont prévues pour porter la production à environ 20 million tonnes par an », avait dit HPX en 2019 lors de la signature de la convention avec le gouvernement guinéen.
Dans la foulée de la signature de l’accord, l’ancien Premier ministre Mamady Youla (Photo) a été nommé PDG de la Société des Mines de Fer de Guinée.
Dossier à suivre !
Sadikou