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MAMRI : que reste-t-il de l’institution après son changement de tutelle et de Coordinateur ?

Emergence – On se souvient qu’en mars 2021, le Président de la république a pris un décret qui a fondamentalement changé les orientations de la Mission d’Appui à la Mobilisation des Ressources Intérieures (MAMRI).

La structure a ainsi changé de tutelle et de Coordinateur. Elle quittera la Primature pour être rattachée à la Présidence. Le conseiller économique du Premier ministre, Ansoumane Camara qui en était le Coordinateur sera remplacé par l’ancien ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya, par ailleurs ministre conseiller à la Présidence .

Ce chamboulement voulu par le chef de l’Etat a été à l’époque interprété comme l’expression de la détérioration de ses relations avec son Premier ministre.

Une inspection menée plus tard dans ce nouveau service rattaché à la Présidence, la descente des gendarmes pour fermer les locaux et la visite du Chef de l’Etat chez son Premier ministre sous fonds de tension, ont donné raison à ceux qui ont annoncé une collaboration difficile entre ces deux hautes personnalités de l’Etat.

Des mois après ce changement de tutelle et de coordinateur, on est bien en droit de se poser la question sur le fonctionnement de la structure en état d’hibernation. Cette boite à idée se vide de sa substance.

Aucune initiative n’y émerge. Celles qui existaient et qui avaient pris forme, dont le «Tax Administration Diagnostic Assessment Tool» ou «TADAT», sont aujourd’hui un rêve, nous témoigne un responsable de la boite.

« Nous n’avons aucune visibilité du fonctionnement de la MAMRI. On croise les bras, et, on attend de voir à quoi ça va nous mener. Si ça ne va pas, sans doute toutes ces compétences qui se sont retrouvées dans le projet, seront obligés d’y partir », se confesse un des cadres.

Pis, on apprend que les bailleurs de fonds qui étaient convaincus de la nécessité de financer le projet en sont aujourd’hui réticents. Ces financements annoncés sont estimés à hauteur de 45 millions dollars US. Ils proviennent essentiellement de la BAD (15 millions USD) et du fonds Émirati (30 millions USD).

Il faut à cet effet interroger le dynamisme et le sens de management de l’actuel coordinateur qui s’était montré pourtant rassurant, à sa nomination à faire avancer le projet.