Emergence – Le Comité national pour le rassemblement et le développement, CNRD, a créé jeudi 2 décembre une Cour pour juger les délits économiques et financiers commis dans le pays.
La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières, en abrégé CRIEF, sera basée à Conakry. Mais ses audiences peuvent se tenir en tout autre lieu du territoire national sur ordonnance de son président.
Selon l’Ordonnance de création signée du Colonel Doumbouya, la juridiction est compétente pour juger les soustractions et détournements commis par des agents publics lorsque la valeur est égale ou supérieure à un milliard de francs guinéens. De même que les atteintes graves et massives à la santé publique et l’environnement.
Parmi les champs d’intervention de la CRIEF, il y a la corruption des agents publics nationaux, étrangers et internationaux, la corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics et la corruption dans le secteur privé.
Aussi, les délits des fonctionnaires qui se sont ingérés dans les affaires ou activités incompatibles avec leurs fonctions et les vols, extorsion, abus ou escroquerie portant sur des biens dont la valeur est égale ou supérieure à un milliard de francs guinéens seront aussi concernés.
Enfin, précise l’Ordonnance, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières pourra statuer sur les cas de détournements des prêts consentis ou garantis par l’Etat, le blanchiment des capitaux et l’enrichissement illicite.
Faut-il rappeler que cette Ordonnance est prise alors que des comptes particuliers, appartenant à des dignitaires du régime déchu, sont toujours gelés. Des comptes dont certains renferment plusieurs dizaines de milliards de francs guinéens et dont l’origine reste à prouver.
Samuel Camara