Emergence – Le gouvernement guinéen, en partenariat avec le Groupe de la Banque mondiale vient de procéder à une évaluation de son système de passation des marchés publics, conformément à la méthodologie internationale MAPS II (Methodology for Assessing Procurement Systems).
Organisée dans le cadre du Projet d’Appui à la Gouvernance Locale 2 (PAGL 2), cette évaluation qui se déroulait à l’occasion d’un atelier de trois jours (du 14 au 16 avril) marque une étape majeure dans les efforts de réforme et de modernisation de la commande publique en Guinée.
Elle visait à analyser en profondeur les performances du système de passation des marchés publics du pays, à identifier les forces et les faiblesses, et à proposer des recommandations concrètes. La méthodologie MAPS II couvre notamment quatre piliers fondamentaux : le cadre juridique et réglementaire, le cadre institutionnel et les capacités de gestion, les pratiques de passation, ainsi que les principes de responsabilité, d’intégrité et de transparence.
Issa Diaw, Représentant résident de la Banque mondiale en Guinée, a salué l’initiative, la qualifiant de « moment charnière » pour le pays. « Cette évaluation nous permettra d’identifier les points d’amélioration et de renforcer la crédibilité, l’efficacité et la transparence du système. C’est un outil stratégique qui apportera des solutions concrètes à la problématique de la corruption et des inefficacités qui affectent les systèmes de marchés publics dans le monde », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, est revenu sur les efforts déjà engagés par le gouvernement guinéen. Il a rappelé l’adoption de la loi 020 du 11 octobre 2012, suivie de la loi 028 du 5 juillet 2018, qui a profondément modernisé le cadre légal des marchés publics en y introduisant de nouveaux mécanismes tels que les marchés clés en main, les accords-cadres, et la préférence nationale.
« Ces réformes ont permis non seulement de renforcer le cadre juridique, mais aussi de structurer la gouvernance avec la création d’une Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (DGC-MP) », a précisé le ministre. Il a également insisté sur l’importance de la digitalisation des procédures, engagée sous l’impulsion du président de la République et la coordination du Premier ministre, dans le but de rendre les processus plus transparents et accessibles.
Daouda Yansané