Emergence – Le mois de septembre dernier, l’Etat guinéen a décidé de fermer les frontières terrestres avec certains de ses voisins pour des raisons sécuritaires. Quatre mois plus tard, le constat est que la décision affecte sérieusement les flux commerciaux du pays.
Depuis la fermeture des frontières, l’Union nationale des transporteurs routiers de Guinée et la Fédération syndicale des transports routiers de Guinée ont adressé des correspondances au gouvernement pour solliciter un allègement. Des correspondances restées lettre morte.
Réunis mardi 12 janvier à la Bourse de travail à Conakry, les deux structures ont attiré l’attention des décideurs sur les pertes que subissent les operateurs et transporteurs. Elles ont interpellé le président Alpha Condé sur l’ouverture rapide des frontières pour permettre l’évacuation des marchandises stockés aux frontières.
Selon Alpha Amadou Bah, Vice-président de l’Union nationale des transporteurs routiers de Guinée, plus de 400 camions contenant des marchandises sont stationnés aux frontières. « Nous ne pouvons pas dire exactement les pertes subis pour le moment. Même si nous disons 100 milliards de francs guinéens, ça peut atteindre », déplore-t-il.
Du coté Sénégal, ce sont environ 135 camions chargés qui attendent. Les transporteurs estiment aussi à 105 le nombre de camions stationnés vers la Sierre-Leone. « Nos marchandises pourrissent », s’alarme Alpha Amadou Bah.
Une Commission mixte
Pour remédier à cette situation économiquement dramatique, l’Union nationale des transporteurs routiers de Guinée propose la création d’une commission mixte. Celle-ci devrait être chargée d’assurer le contrôle dans ces frontières. « Cette commission procédera à des fouilles systématiques des camions et si elle trouve un objet qui menacerait la sécurité du pays, le propriétaire peut être arrêté. Nous sommes des citoyens guinéens et la sécurité d’Etat nous concerne », préconise le transporteur. « Nous demandons au président Alpha Condé de nous aider à ce que les frontières soient réouvertes. Ces camions bloqués nourrissent plusieurs familles ».
Par Ousmane Sylla