Un vent du renouveau souffle sur le secteur bancaire guinéen. Depuis quelques mois, lentement mais surement, l’Etat guinéen, à travers la Banque centrale, réussit à placer des Guinéens à la tête des banques primaires présentes dans le pays.
C’était dans les tuyaux depuis des années. Mais pour des raisons inavouées, l’Etat peinait à passer à la vitesse supérieure. Depuis près de deux mois, c’est désormais effectif. Des Guinéens dirigent désormais les banques commerciales.
A la Banque populaire Maroco-Guinéenne (BPMG), Ibrahima Kourouma, jusque-là DGA occupe désormais le poste de directeur général en remplacement du Marocain Mostafa Dafir. Le même changement est intervenu à la tête de la tête de United Bank for Africa (UBA) Guinea, où le Guinéen Antoine Cherif a succédé au Nigérian Tony Odeigah.
La Banque Islamique de Guinée (BIG) dirigée par le Sénégalais Sidi Dieye et Access Bank pourrait dirigées par des étrangers attendent également de se trouver des nationaux pour occuper le poste de directeur général.
La décision est diversement appréciée dans le landerneau économique et financier du pays. Si quelques-uns y voient une politique qui accroît le risque pays, des observateurs avertis estiment au contraire que l’Etat guinéen est dans son rôle d’appliquer la Loi portant réglementation bancaire. Ce texte législatif adopté en Août 2013 prévoit en effet en son article 17 que la direction générale de tout établissement de crédit doit être assurée par deux personnes au moins, agréées par le Comité des agréments. Il stipule dans son alinéa 1 que « sauf dérogation expresse accordée par le Comité des agréments, nul ne peut diriger ou gérer un établissement de crédit s’il n’a pas la nationalité guinéenne, à moins qu’il ne jouisse de dispositions légales ou réglementaires accordant la réciprocité, dans le cadre d’une convention signée entre son État d’origine et la République de Guinée ».
(In Emergence Magazine N°18 – Novembre 2022)