Emergence – Ces derniers temps, de plus en plus d’analystes s’inquiètent du niveau d’endettement de l’État auprès de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) qui dépasserait 6 600 milliards de francs guinéens. Un chiffre « inacceptable » pour certains guinéens qui se demandent comment cela est-il devenu possible ?
A propos, le Gouverneur de la BCRG Dr Loucény NABE a apporté des précisions chez nos confrères de Djoma Médias ce lundi 14 juin.
Côté historique, il rappelle qu’en 2001, le général Lansana Conté, alors président de la République, avait convoqué la Banque centrale et le ministère de l’Economie et des Finances pour déplorer le niveau d’endettement très avancé à l’époque de l’Etat auprès de la BCRG de près de 271 milliards GNF.
Nonobstant cette l’Etat, dit-il, l’Etat a continuer son processus d’endettement jusqu’à atteindre 323 milliards de francs guinéens. « Cet endettement est arrivé jusqu’à 2 000 milliards GNF quand il y a eu les grandes manifestations de janvier et février 2007. A propos, il y a eu un accord avec le FMI dans le cadre du programme d’appui avec la facilité élargie de crédit FEC, de stabiliser l’endettement à ce niveau. Le gouvernement de consensus dirigé par le Premier Ministre Lansana Kouyaté s’est attaché à ce rôle. Je crois qu’avant son départ, il a pu tenir ce niveau d’endettement. »
Si les gouvernements Kouyaté et Souaré ont pu tenir cet engagement, selon Nabé, le plafond a été crevé à partir de 2009 après la mort du général Conté et la prise du pouvoir par la junte militaire. « On est parti dans l’ordre de 3 500 milliards GNF et après la fin de la deuxième transition, on s’est retrouvé à quelques 6 600 milliards GNF. C’est dans ces conditions que le gouvernement du Pr. Alpha Condé a conclu un nouveau programme bâti autour de la maîtrise de cet endettement-là », explique le banquier.
Selon le gouverneur de la BCRG, cette dette colossale contractée par l’Etat auprès de son institution a depuis lors été titrisée. « Aujourd’hui, les critères d’endettement se font sur la base d’un montant qui ne tient pas compte de cet argent parce qu’il est titrisé. L’échéancier est établi. Et, il est respecté jusqu’à présent », conclut-il.
Mamoudou Alpha Diallo