Emergence – La Guinée organise du 22 mars au 29 avril ses premières assises nationales. Organisées sous l’impulsion du CNRD, la junte militaire qui dirige le pays depuis septembre, ces rencontres vont aboutir à des recommandations concrètes pouvant conduire à une réconciliation et un développement économique durables.
Les travaux ont été lancés par le chef de la junte militaire Colonel Mamadi Doumbouya. Ils regroupent acteurs de la société civile, religieux, représentants de partis politiques et élus locaux.
Les anciens Premier ministre Cellou Dalein Diallo (UFDG) et Sidya Touré (UFR), principales figures politiques du pays, et une cinquantaine de formations boycottent les rencontres, accusant la junte de vouloir à gagner du temps dans un processus de transition aux contours toujours flous, six mois après le renversement d’Alpha Condé.
A l’entame des travaux, le président de la transition a appelé les guinéens à se regarder en face. Et à entreprendre des discussions sincères et patriotiques.
« Notre vivre ensemble est fortement entamé, le tissu social est fragilisé. C’est maintenant ou jamais que nos cœurs doivent se parler », a-t-il souligné. « Les assises nationales sont au dessus de toutes les considérations politiques, ethniques et religieuses de notre nation ».
Le Colonel Doumbouya a appelé à l’implication des acteurs politiques, culturels, religieux et socio-professionnels pour conférer à ces assises toute la réussite qu’elles méritent.
Selon le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, les assises vont proposer des solutions consensuelles globales, efficaces et durables aux déficits de gouvernance politique, économique et administrative du pays.
Dans domaine économique, elles devraient aboutir à des recommandations comme l’obligation de reddition des comptes pour toute structure publique, la redéfinition de la place des corps de contrôle de l’Etat et proposé une lutte accrue contre la corruption.
Les débats seront en outre axés sur la politique fiscale, la question de la dette ainsi que la promotion de la productivité et de la compétitivité des entreprises.
Dans le cadre de la gouvernance économique, financière et sociale, il s’agira aussi de passer au peigne fin les rapports économiques avec la CEDEAO et les autres organismes de l’Afrique.
Les discussions inter-guinéens traiteront également de la question de la place de la Guinée à l’OMC et aux ACP, les rapports commerciaux avec l’U.E., les U.S.A, la Chine, l’Inde, le Maroc et les pays du Golfe Arabo-persique, la Russie.
Les sujets liés à l’approvisionnement en eau potable, l’électricité rurale, l’énergie renouvelable, la lutte contre la spéculation foncière et immobilière ainsi que la surenchère sur les loyers et la destruction de l’environnement ne seront pas en reste, selon le ministère de l’administration.
Samuel Camara