Emergence – Le nouveau ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, a annoncé vendredi l’intention de son département d’entamer une révision des conventions de base, plongeant ainsi l’industrie minière dans une incertitude générale.
« Nous allons relire les conventions de base et nous amenderons les clauses, s’il y en a, avec les titulaires des permis afin que la Guinée et l’investisseur en sortent gagnant-gagnants », a déclaré Magassouba, dans un discours lors de sa prise de fonction.
Magassouba, ancien directeur général de la Société AngloGold Ashanti de Guinée (SAG), a annoncé ainsi, et de manière solennelle, la volonté du gouvernement sous l’impulsion du Comité national du rassemblement pour le développement de passer en revue les conventions minières impliquant l’Etat guinéen.
Plusieurs compagnies minières craignaient déjà cette méthode depuis la prise du pouvoir par le Colonel Mamadi Doumbouya et son premier discours qui s’en est suivi, dans lequel il avait déploré l’insuffisance des revenus tirés par la Guinée de son secteur minier.
La Guinée abrite plus de la moitié des réserves mondiales de bauxite, minerai utilisé pour fabriquer l’aluminium, ainsi que d’importantes ressources de fer, diamant et d’or.
D’importantes compagnies minières sont présentes dans le pays parmi lesquelles la Compagnies des Bauxites de Guinée, la Société Minière de Boké, Rusal, Chalco et Rio Tinto.
Le tout nouveau ministre des Mines n’a pas cité les conventions qui feraient l’objet de révision. Il a cependant rassuré que les différends qui opposeront l’Etat guinéen à un investisseur seront résolus autour par le dialogue et non devant une cour de justice.
Magassouba a promis de combattre la mauvaise gouvernance, la corruption, l’injustice et de veiller au respect du cadre réglementaire par toutes les sociétés.
« Nous allons œuvrer à assainir le cadastre minier pour assurer une meilleure visibilité et une gestion plus durable des ressources », a-t-il dit. « Tous les permis dormants et non actifs seront purement et simplement retirés conformément aux dispositions du Code minier ».
L’annonce de la révision des conventions de base a plongé le secteur dans l’émoi. Déjà durement éprouvé par le Coronavirus et la chute brutale du régime Condé, le secteur minier a reçu la vision du ministre Magassouba avec inquiétude et déception.
peu après le discours du ministre, la Chambre des Mines de Guinée a promis d’être un interlocuteur « vigilant, engagé et ferme » dans la protection des intérêts de ses membres et du secteur minier tout entier.
« Nous avons en commun la Guinée, tous responsables et engagés pour le développement de la Guinée, chacun apportant son expertise, son expérience, son réseau, ses compétences spécifiques acquises à travers le monde, pour apporter notre pierre à l’édifice », a fait savoir l’organisation dans un commentaire à l’agence de presse Bloomberg.
« La Chambre des Mines de Guinée agira et obéira en pleine conformité du cadre institutionnel et réglementaire et surtout des orientations du discours salvateur du Président », a-t-elle signifié.