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L’an 59 de la monnaie guinéenne : Bilan et perspectives

Le mérite d’avoir opté pour une souveraineté monétaire intégrale dès l’indépendance doit être apprécié par les historiens et autres scientifiques.

Ce 1er mars 2019, 59 ans après sa création, il faut direque  la différence fondamentale en termes de réussite ou d’échec de la monnaie guinéenne est à chercher dans le choix du régime économique et la rigueur dans la gestion.

Il faut aussi relever qu’en Guinée, la gestion centralisée de l’économie est à la base de la mise en place d’un système de subvention qui a entrainé d’énormes déficits budgétaires essentiellement financés par la création monétaire.

Sous la Première République, ce sont les entreprises d’Etat qui furent les principales sources de déficit budgétaire et, par conséquent, de la dégradation de la valeur de la monnaie guinéenne.

L’option d’un régime économique libéral par la Guinée n’a jamais été accompagnée par une gestion transparente et efficace des finances publiques à en croire des économistes comme Dr Ousmane Kaba.

De même, la réglementation des changes n’a jamais été mise en œuvre avec rigueur estiment, pour leur part des cambistes.

C’est pourquoi, aux dires des spécialistes que nous avons interrogés, la politique monétaire n’a pas permis d’avoir les résultats escomptés.

A l’heure donc du bilan, que peut-on conclure ? Quelles sont les perspectives ?

Ce jour, 59 ans après sa création, on peut dire:

1. Qu’en dépit d’une forte implication du politique dans la gestion monétaire, le bilan de sa mise en œuvre reste globalement satisfaisant. Néanmoins, cette immixtion du politique dans sa mise en œuvre n’a pas permis de renforcer durablement la valeur interne et externe de la monnaie.

2. La monétisation d’énormes déficits et de dépenses extra budgétaires a souvent obéré les capacités de la Banque Centrale.

3. Aujourd’hui, une réflexion devrait être menée afin de trouver la voie qui convient en matière de gestion monétaire et de rigueur dans la gestion budgétaire.

Et cette démarche qui doit être encouragée par les autorités, doit être menée par la Banque Centrale propose nos interlocuteurs.

M. Bangoura