Pour la Cnuced, faute de « règles d’origine » simples, souples, transparentes et évolutives, les Africains risquent de continuer à ne pas commercer avec les Africains, même après l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale (Zlec), programmée le 7 juillet lors du sommet de l’Union africaine à Niamey.
Le rapport « Made in Africa », publié le 26 juin par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), invite les dirigeants africains à ne pas se laisser bercer par la naissance de la Zlec. Certes, celle-ci « est une avancée décisive vers l’unification du continent », souligne Mukhisa Kituyi, secrétaire général de l’institution.
En facilitant le commerce intra-africain, elle pourrait augmenter ces échanges de 33 %, et rapporter à l’Afrique 16,1 milliards de dollars de revenus supplémentaires. Grâce à elle, le continent aurait la possibilité de doubler sa production industrielle, de multiplier des emplois dignes de ce nom et de tirer de la pauvreté des centaines de millions d’Africains.
Toutefois, ces heureuses perspectives ne se réaliseront qu’à la condition que les Africains soient incités à acheter et à vendre aux Africains. Ce qu’ils ne font pas aujourd’hui, puisque le commerce intra-africain représente seulement 15 % du commerce total de l’Afrique, alors que cette proportion atteint 67 % en Europe.
Comment définir les « règles d’origine » ?
L’exemple du cacao est caricatural. L’Afrique produit 75 % du tonnage annuel de fèves, mais elle transforme peu son cacao et demeure importatrice nette de chocolat, parce que les droits de douane africains sur la matière première – comme sur les produits semi-finis – sont trop élevés. Conséquence : les industriels du chocolat égyptien ou sud-africain ne se fournissent pas chez les premiers producteurs mondiaux que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Source : J.A