Emergence – L’État guinéen s’est désendetté de manière extraordinairement rapide ces deux derniers mois, faisant croire aux observateurs les moins avertis, une prouesse économique à l’actif de la junte militaire. Pourtant, à y regarder de près, les raisons en sont toutes simples.
Le 20 octobre, nous le relevions dans une de nos publications. Depuis la prise du pouvoir par le Comité nationale du rassemblement pour le développement (CNRD), l’énorme dette contractée par le Trésor auprès de la Banque centrale a connu une importante réduction. Le mécanisme de désendettement vis-à-vis de la Banque centrale a permis d’éponger près de 1 000 milliards de francs guinéens de dette.
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Au sein de l’opinion, certains perçoivent cela comme le résultat de la nouvelle politique annoncée par les nouvelles autorités aux commandes du pays. Mais ce qui apparait comme une prouesse est plutôt la conséquence du gèle des comptes des entreprises publiques et celui des investissements. Tout naturellement, quand il n’y a pas de sortie massive d’argent, les comptes du Trésor se bonifient et se retrouvent en position de payer les dettes qu’il a contractées. Pour rappel, celles-ci étaient de l’ordre de près de 3 000 milliards GNF à la prise du pouvoir par l’armée. Elles se situent aujourd’hui au tour de 2 000 milliards GNF.
Faut-il craindre une fin rapide et certaine de cette embellie ? Certains analystes financiers répondent vite à cette question par l’affirmative. Car à la reprise des activités, qui seraient subordonnées à la mise en place effective du gouvernement et par ricochet le lancement des opérations d’investissements, cette dette risque de reprendre son envolée.
Encore une fois, la baisse des dépenses publiques entraîne inévitablement une bonification des comptes du Trésor et la suite, vous le savez.
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