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La Transition numérique et l’Innovation pédagogique au centre de la 4è Conférence panafricaine de l’AUF à Conakry

Emergence – La capitale guinéenne, Conakry, accueille depuis ce lundi 28 avril 2025 la 4ème Conférence panafricaine de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Placée sous le thème « Transition numérique et innovations pédagogiques », cette rencontre internationale rassemble des experts en intelligence artificielle et des universitaires venus des quatre coins du monde.

Des délégations du Tchad, du Cap-Vert, de la Gambie, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, de Madagascar, du Mozambique, du Sénégal et du Togo participent à cet événement, qui vise à repenser l’enseignement supérieur africain à l’ère du numérique.

Devant les invités, Alpha Bacar Barry, ministre guinéen de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a souligné l’importance de la conférence pour renforcer la coopération entre pays membres et favoriser l’échange de bonnes pratiques. « C’est une occasion unique de formuler une stratégie commune et de forger des alliances pour des solutions innovantes adaptées à nos universités », a-t-il déclaré.

Le ministre a rappelé les avancées réalisées en Guinée depuis 2021, telles que la création d’une plateforme nationale pour la gestion des orientations, des inscriptions et du suivi académique, ainsi que la mise en place d’espaces numériques de travail pour soutenir l’enseignement à distance. Il a également annoncé de nouveaux projets ambitieux, dont la création d’une université virtuelle et le lancement d’une plateforme documentaire réunissant plus de deux millions de ressources gratuites.
« Notre objectif est d’atteindre 30 % d’enseignement supérieur dispensé à distance », a-t-il précisé.

Il a par ailleurs évoqué la future Cité des sciences et de l’innovation, qui accueillera mercredi une conférence sur l’intelligence artificielle, et réaffirmé l’engagement du gouvernement à investir une part des revenus miniers dans le développement du capital humain.

Présent à Conakry, le recteur de l’AUF, le professeur Slim Khalbous, a salué l’organisation de la conférence en Guinée, qualifiant le pays de « modèle d’innovation ».

« Cette conférence est une opportunité pour les pays africains de mutualiser leurs expériences et de bâtir ensemble des projets innovants pour transformer l’enseignement supérieur et la recherche sur le continent », a-t-il souligné.

Il a également insisté sur la nécessité de valoriser le plurilinguisme dans les projets éducatifs :
« L’Afrique est plurilingue, et cette diversité est un atout majeur pour enrichir nos initiatives. En collaboration avec le réseau des universités lusophones, nous continuerons à promouvoir cette richesse linguistique et culturelle. »

Appelant à une action collective, il a conclu :
« L’innovation pédagogique ne repose pas uniquement sur l’adoption des technologies, mais surtout sur leur adaptation aux réalités sociales, économiques et culturelles de nos sociétés. »

Prenant également la parole, Madame Marie-Thérèse Sombo, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire de la République démocratique du Congo, a présenté la vision de son pays :
« Notre ambition est de construire un enseignement supérieur performant, inclusif et équitable. La transition numérique est un levier essentiel pour atteindre cet objectif. Nous sommes ici pour apprendre et partager, dans une perspective de développement collectif pour l’Afrique. »

Organisée sur deux jours, la conférence sera rythmée par des panels thématiques sur l’impact du numérique dans l’enseignement supérieur africain. Elle s’achèvera par la signature de plusieurs accords-cadres, notamment entre l’AUF et le ministère guinéen de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’entre l’AUF et le ministère guinéen du Commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises.

Un accord historique entre l’Association des universités de langue portugaise (AULP) et l’AUF sera également signé, symbolisant l’engagement des acteurs à promouvoir la diversité linguistique et scientifique en Afrique.

Daouda Yansané