Emergence – Les sanctions économiques imposées par la CEDEAO dimanche 9 janvier à l’encontre du Mali, lors du dernier sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale, ne seront pas observées par la Guinée.
Les pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont décidé dimanche de geler les avoirs du Mali au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ils ont en outre pris la résolution de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation et de suspendre les transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et des produits de première nécessité. En plus, ils ont décidé de retirer les ambassadeurs de tous les pays membres du Mali.
Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte au pouvoir à Conakry, a annoncé lundi, au lendemain de l’annonce de ces mesures, son opposition à la décision des Chefs d’Etat de la sous-région.
Dans un communiqué, les putschistes guinéens annoncent que leur pays n’est pas associé à la quatrième conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO en date du 9 janvier relative aux sanctions prises contre le Mali.
« En conséquence, le CNRD réaffirme que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision panafricaniste », indique la junte guinéenne.
Au-delà des enjeux politiques, l’ouverture des frontières entre la Guinée et le Mali revêt une importance économique majeure. Conakry qui veut jouer le rôle de port naturel du Mali veut profiter de l’arrêt du trafic entre Bamako et Dakar et Bamako et Abidjan pour mieux se positionner.
Ousmane Sylla