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« La dette de la Guinée est proche de la zone à haut risque », prévient le FMI

Emergence – Prévision alarmistes du Fonds Monétaire International sur la dette de la Guinée. Alors que le gouvernement guinéen se montre serein, les services du FMI quant à eux tirent la sonnette d’alarme sur le processus d’endettement du pays.

En décembre 2020, le stock de la dette publique et de la dette garantie de la Guinée a atteint le niveau de 6,294 milliards de dollars US, soit 63 876,06 milliards de francs guinéens. Cette dette est constituée de 3,8 milliards USD au titre de la dette extérieure, soit 59%, et de 2,593 milliards USD au titre de la dette intérieure, soit 41%.

L’Etat guinéen estime être en dessous du seuil toléré en Afrique de l’Ouest, une manière de minimiser le niveau d’endettement.

Mais le Fonds monétaire international croit pour sa part que le pays est en passe de franchir la zone dangereuse. En d’autres termes, d’après le FMI, la dette publique totale de la Guinée est évaluée comme étant proche de la zone à haut risque.

Bien que tous « les ratios d’endettement extérieur restent en deçà de leurs seuils, la Guinée est néanmoins considérée comme disposant d’un espace limité pour absorber les chocs car la dette publique totale est estimée très proche de la zone à haut risque », souligne l’institution dans un rapport consulté par nos soins.

Le FMI indique dans son rapport que le ratio VA de la dette publique totale guinéenne par rapport au PIB a culminé en 2020 à 36,8 % du PIB alors que la référence est de 35 % du PIB. Il projette cependant que ce ratio devrait baisser à 35,5 % du PIB en 2021, puis à 34,3 % du PIB en 2022.

Les prévisions pessimistes du FMI s’appuient toutefois sur l’hypothèse d’une baisse brutale et imprévue des exportations, la persistance de la pandémie de Covid-19 et  les retards dans le remboursement des arriérés intérieurs ou dette envers la BCRG.

Samuel Camara