Organisée par le think tank ‘’Initiative pour la prospective économique et le développement durable’’ (IPED) avec l’appui de ‘’11th Hour Project’’ et ‘’Global Green Grants fund’’, la conférence sur les enjeux et perspectives de développement économique et social de la construction des barrages hydroélectriques en Guinée, a été animée par le Professeur Moustapha Keita-Diop, doyen de la faculté des sciences sociales de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia.
Devant plusieurs acteurs et scientifiques du développement durable, ce socio-anthropologue et juriste est d’abord revenu sur les enjeux liés à la construction des barrages hydroélectriques en Guinée.
« La question de la construction infrastructurelle touche directement les communautés et le premier intérêt, c’est la terre. Or l’inquiétude chez nous, quand je prends la CBG, plus de 50 ans qu’elle est là, quel que soit le projet de développement, l’Etat à un réflexe, c’est de déplacer les populations. Or, ce sont les populations qui sont la pointe de l’outil. Dans toutes les études d’impact environnemental et social, chaque projet de développement doit être une opportunité pour développer localement. Or ce qu’on constate, ces projets depuis l’indépendance à nos jours, ils n’ont pas de retombées sur le développement local. C’est quand-même inquiétant » alerte Keita-Diop qui insiste sur le caractère à long terme des projets de construction des barrages hydroélectriques et non à moyen terme comme on le voit en Guinée, regrette-t-il.
En ce qui concerne les perspectives, le conférencier a mis un accent particulier sur la promotion d’un dialogue franc et sincère avec les corps de métiers.
« Il faut accepter de prendre le temps de dialoguer avec l’ensemble des acteurs, de faire participer la société civile, et d’organiser comme les autres pays l’ont fait, les plateformes de dialogue, ça prend du temps et ça permet de discuter. Je précise que ce n’est pas la société civile politisée qu’on a connu, ce sont des plateformes de corporation, les corps de métiers qui forment et qui ont des intérêts immédiats avec la question foncière, ce ne sont pas ceux qui viennent à la société civile pour trouver un poste, c’est ce qu’on appelle les force vives d’une nation, ceux qui produisent la richesse pour le pays » a fait remarquer le doyen Moustapha Keita-Diop.
Selon Hafiziou Barry, coordonnateur des programmes d’IPED, cette conférence a pour objectif de faire ressortir les impacts positifs de la construction des barrages mais aussi faire des propositions pour une meilleure prise en compte des préoccupations des populations déplacées.
A terme, il s’agit de mettre en place un réseau des acteurs de la société civile et des medias pour un meilleur partage d’informations sur la problématique de la construction des barrages hydroélectriques en Guinée et dans la sous-région.
M. Bangoura