L’usine d’égrenage du projet coton est à l’arrêt depuis plus de deux semaines, c’est du moins ce qu’on peut lire sur le site mosaïqueguinee.com. En cause, la colère des chauffeurs contre leurs patrons.
Les grévistes chargés de collecter et de drainer les récoltes des zones de production pour l’usine d’égrenage de Kankan ont cessé toute activité. Les conséquences liées à l’immobilité de ces transporteurs sont énormes, c’est que les camions remplis de coton-graine, ne peuvent plus être déchargés pour qu’ils aillent à la recherche d’autres stocks aussi, les 3520 bals exposés à même le sol risquent d’être atteints d’érosion à cause des grandes pluies qui s’annoncent.
Les transports à défaut d’être payés, exigent à ce qu’ils soient déchargés et que leurs indemnités leur soient immédiatement payées.
Les dirigeants du projet-coton ne semblent pas avoir la solution, du moins à l’immédiat. Ils seraient confrontés à des difficultés plus profondes que celles posées par les chauffeurs.
Tenez-vous bien, sur un budget prévisionnel de 13 milliards de francs guinéens, au titre de la campagne cotonnière 2O19-2020, le comité d’urgence de gestion n’aurait reçu que 6 milliards.
« Le montant mis à notre disposition pour la campagne en cours, est fini alors qu’il nous faut de l’argent pour pouvoir continuer à fonctionner », a révélé à mosaïqueguinee.com une source anonyme proche de la Direction Générale de l’entreprise. Il fait allusion au manque de carburant à la centrale thermique qui est la cause de l’arrêt de l’usine d’égrenage et de frais de transport de 1500 tonnes de coton-graine restantes en brousse sans compter le salaire des personnels.
Paradoxalement, il n’y a eu pour le moment aucune réaction venant des autorités pouvant éviter au projet une situation catastrophique pour un avenir très incertain, comme ce fut le cas il y a si peu, et rapportée en exclusivité dans le magazine, ou un stock d’une valeur de plus de 10milliards à été envoyé à la poubelle.
On est pour le moment loin, très loin d’ailleurs du fonctionnement qui était celui de ce projet dans les années 90 avec une production qui avoisinait le million de tonnes par an contrairement à celle d’aujourd’hui qui atteint à peine 5mille tonnes par an.
A cette allure, si rien n’est fait, le projet sera condamné à l’extinction et chacun peut comprendre, que la relance de ce projet n’est pas une priorité de la gouvernance actuelle.
Mognouma