La surfacturation des dépenses d’investissement au profit de tierces personnes est un phénomène qui s’insère de plus en plus dans les habitudes de certains cadres de l’administration publique, en dépit des actions engagées par le gouvernement pour lutter contre la corruption. Chose que dénonce Dr Mamoudou Touré, consultant en économique. C’était à l’issue d’un entretien qu’il a récemment accordé à Emergencegn.net.
« Si pour un projet de 10 milliards, on s’endette à hauteur de 100 milliards, pour n’utiliser que 10 milliards, et qu’on n’utilise que 10 milliards pour se partager les 80 milliards, c’est sûr que l’impact de 10 milliards n’est pas le même que celui de 100 milliards sur la croissance ! Et la croissance ne sera pas impactée par une telle dépense ; donc ce qui met en mal l’efficacité de l’emprunt » déclare Dr Mamoudou Touré avant de marteler « y’a une bonne partie des dépenses d’investissement qui ne vont pas aux investissements ».
Une révélation qui remet en cause l’efficience des dépenses d’investissement.
Pour ce consultant, cette pratique qui est celle de certains cadres véreux est de nature à hypothéquer l’avenir des futures générations du pays « Si une bonne partie des dépenses d’investissement ne vont pas aux investissements alors qu’une bonne partie des dépenses d’investissements sont empruntées, on renvoie le fardeau de la dette aux futures générations » dit-il.
Plus loin, Dr Mamoudou Touré a indiqué que l’Etat a le devoir d’endiguer cette pratique à défaut de quoi, le pays pourrait sombrer dans l’extrême pauvreté. Ce qui selon lui, peut conduire à des insurrections populaires.
Raoul Thierry Soumahoro