À Conakry, plusieurs femmes et jeunes filles gagnent leur vie en vendant de l’eau minérale en sachets. Parfois, on retrouve des enfants dans cette activité. On les trouve dans les marchés, les grands carrefours et souvent au milieu des embouteillages.
Aminata Barry, mère de 5 enfants, a perdu son mari il y a 3 ans de cela. Elle nourrit ses enfants à travers son petit commerce d’eau minérale, qu’elle opère au rond-point de Bambeto dans la commune de Ratoma.
« Pour nourrir et habiller mes enfants, je revend de l’eau ici. Je le fais pour ne pas faire la mendicité. Je peux avoir entre 30 et 50 mille francs guinéens par jour. Ça dépend de l’ampleur de l’embouteillage et du degré de la chaleur. On liquide notre eau en fonction de ces deux situations », a-t-elle expliqué à emergencegn.net.
Ainsi, pour avoir de l’eau fraiche communément appelée eau glacée, ces vendeuses d’eau se ravitaillent chez des grossistes. Ces derniers ont des grands congélateurs où ils stockent les paquets d’eau.
À en croire Issimatou Diallo, « on a des ravitailleurs au marché. Quand il n’y a pas de courant, ils utilisent des groupes électrogènes pour faire fonctionner leurs congélateurs. C’est ce qui nous permet d’avoir de l’eau à tout moment, malgré le délestage en électricité qu’on connaît actuellement. On achète 3 sachets pour 1000 Gnf et on revend un pour 500 GNF », a-t-elle précisé.
Les femmes qui exercent ce métier sont confrontées à d’énormes difficultés. « Dans les embouteillages, on nous insulte. À chaque fois on est exposé à des accidents. Certains partent avec notre argent. Parce que quand l’embouteillage se débloque, les chauffeurs ne retardent pas. Ils accélèrent. C’est très compliqué. Sans parler du soleil et de la fatigue », a souligné Binta Bah.
À noter que plusieurs femmes opèrent avec leurs enfants sur le terrain. Au lieu de les scolariser, ils sont plutôt sous le soleil et entre les véhicules, pour chercher de quoi se nourrir avec tous les risques d’accidents.
Mamadou Alpha Baldé