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Hôpital Donka : un contrat de gestion de gré à gré qui suscite le malaise 

Emergence – Depuis la signature par les nouvelles autorités du ministère de la Santé du contrat de gestion de l’hôpital Donka, les commentaires ne tarissent pas. Ils continuent à dénoncer un contrat trop défavorable à la Guinée, qui a pourtant mobilisé les fonds nécessaires à la construction et à l’équipement de ce centre sanitaire.

Au-delà des critiques contre les premiers pas de la société canadienne, Netsen Group, adjudicatrice dudit contrat de gestion, sa convention reste une énigme.

L’examen de cette convention bien que défendable au regard des mesures de prévention des risques de gestion peu satisfaisante de l’hôpital amène à faire quelques remarques.

D’abord le concessionnaire a été sélectionné par un système gré à gré et sans un fond de dossier prouvant son expérience avec des résultats probants dans d’autres pays en Afrique.

Par ailleurs, la Banque Islamique de Développement (BID) qui devait financer la concession n’y a pas été associée, ce qui amènera cette institution bancaire à se retirer.

Le concessionnaire apporte seulement une expertise technique de vingt personnes dans la gestion et l’organisation de l’hôpital. Il n’apporte aucun financement.

Il existe aussi d’autres détails ahurissants. C’est que toutes les charges de fonctionnement et d’investissement (produits pharmaceutiques, salaires du personnels, entretien, réparation, remplacement des équipements) sont à la charge du gouvernement guinéen. Le montant du contrat hors TVA est de 5 716 000 USD, soit une moyenne mensuelle de 23 816 USD par expert, correspondant au salaire de 57 cadres supérieurs guinéens. Pour la durée de la convention qui est de 5 ans, le montant total est de 28 580 000 USD. Ceci a lieu dans un contexte où l’Etat guinéen manque de ressources financières suffisantes.

Aussi, selon les clauses, le Gouvernement guinéen devra payer les 100% des deux premières années de la convention quelque soit la performance enregistrée. La concession n’associe ni la Direction générale nommée par décret du président de la transition, ni le personnel de l’hôpital.

Des spécialistes conseillent qu’il aurait été bon pour le ministre de la Santé, Mamadou Pèthè Diallo, de bien s’informer, explorer d’autres possibilités comme avec le Maroc, la Tunisie, le Cuba, La France avant de faire engager le Gouvernement dans cette convention, qui en réalité n’est pas qu’un contrat de gestion.

Sadikou