Il serait prétentieux de dire que l’économie guinéenne est dynamique alors qu’elle est, en grande partie, soutenue par les mines. En revanche, il n’est pas faux de dire qu’elle est résiliente.
Cette résilience, malgré un contexte de crises nationale et internationale absolument défavorable, est révélatrice de l’engagement et de la volonté des autorités de la transition à améliorer la gouvernance économique, en dépit de quelques pas de clercs imputables, à coup sûr, à l’approche approximative menée parfois par des acteurs responsables de la gestion directe de l’économie. C’est le cas de la politique du gros chéquier reprochée au ministre des Finances qui n’hésite pas à ordonner les grands décaissements pour financer les grands projets d’infrastructures, alors que les opportunités de financement de ces infrastructures par l’extérieur n’est pas impossible. Ce qui aurait pu aider les caisses de l’Etat à souffler et d’améliorer ainsi le tableau des indicateurs. Mais bon…
Ces détails, non moins importants ;certes, n’érodent pour autant en rien les grands efforts fournis par le régime militaire dans le domaine économique après des chocs internes qui n’étaient pas prévisibles. Au nombre desquels on peut noter en gras l’explosion du principal dépôt de carburant du pays.
Par-dessus tout, l’économie se maintient. Les recettes de l’Etat ont cru de façon spectaculaire depuis le coup d’Etat du 05 septembre 2021. Elles sont passées à d’environ 21mille milliards pour atteindre aujourd’hui les 35mille milliards, soit une progression d’un peu plus de 60%.
Conscients du peu de possibilité qu’ils ont pour bénéficier des appuis budgétaires, cela à cause de la période de transition que traverse le pays, les militaires ont donné la priorité à la mobilisation des recettes intérieures ainsi qu’à leur sécurisation.
A cet effet, ils se sont montrés plus exigeants et plus rigoureux vis-à-vis des responsables des régies. Les résultats de cette attitude sont sans équivoque. Aux impôts par exemple, les recettes sont passées de 11mille milliards, en 2021, à 17mille milliards, dans la prévision dans la loi des finances initiales 2025.
Cette évolution significative des recettes s’explique, selon un consultant, par la poursuite des plans de réformes et de modernisation des régies de recettes, l’application du prix de référence de la bauxite ainsi que d’autres mesures d’élargissement de l’assiette fiscale.
Le taux d’inflation pendant la même période est passé de deux chiffres à un chiffre. La projection en 2025 de ce taux est de 6%, donc le plus bas depuis plus de dix ans.
Par ailleurs, il faut noter, que depuis 2021, les investissements dans le pays ont aussi considérablement augmenté grâce au coup d’accélérateur donné au méga projet de Simandou qui a connu entre temps sa vitesse de croisière. Bien que ces investissements soient non contributifs pour les caisses de l’Etat, car le projet est à sa phase d’investissement, donc exonéré du paiement de plusieurs taxes .
Emergencegn