Émergence – La Guinée organise ce dimanche 22 mars le référendum contesté par le Front national pour la défense de la Constitution et les élections parlementaires reportées depuis plus d’un an. Les deux scrutins se déroulent dans le pays sous fond de tension politique et de lutte contre le coronavirus.
Le vote a démarré dans plusieurs bureaux de vote avec beaucoup de retard. Les matériels électoraux n’ayant pas été acheminés la veille de peur d’être vandalisés.
Au moins 5 millions d’électeurs se rendent aux urnes pour choisir 114 députés qui vont siéger au cours des cinq prochaines années. Ils devront aussi décider de l’adoption ou non d’une nouvelle constitution en remplacement de l’actuelle, votée pendant la transition en 2010.
Si la nouvelle loi fondamentale est adoptée, le mandat présidentiel devrait passer de 5 à 6 ans, renouvelable une fois. Le président Alpha Condé croit que son adoption permettra au pays de se doter d’institutions modernes et adaptées aux réalités actuelles.
L’opposition et la société civile regroupés au sein du Front national pour la défense de la Constitution boycottent le double scrutin. Ils estiment qu’un changement de constitution mettrait les compteurs à zéro et permettrait à l’actuel chef de l’Etat de s’octroyer une présidence à vie. Environ 35 personnes sont mortes dans les manifestations contre le changement de constitution.
Les partenaires traditionnels comme l’Union européenne, l’Union africaine, l’Organisation internationale de la Francophonie et la CEDEAO se sont abstenus de déployer des observateurs en Guinée.
Le Président Alpha Condé a rassuré la veille que le vote se déroulera dans la transparence. « J’espère que tout se passera dans la paix et la tranquillité, et que le peuple de Guinée, comme en 1958, montrera sa maturité », a-t-il affirmé aujourd’hui, après avoir voté.
La Guinée est le premier exportateur mondial de bauxite, minerai utilisé pour fabriqué l’aluminium. Le pays dispose également d’importants gisements de fer, de diamant et d’or.
Deux cas de coronavirus ont été confirmés en Guinée depuis le 13 mars. Pour éviter une propagation du virus, plusieurs bureaux de vote sont dotés de kits de lavage de mains. Les distances réglementaires en revanche ne sont pas respectées. Le président Condé a salué la mise en place des dispositifs sanitaires, même son pays n’a enregistré que deux cas.
Samuel Camara