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Guinée / Télécoms: tension maximale entre syndicat et gouvernement à J-2 de la grève

Emergence – En Guinée, le secteur des télécommunications est en ébullition. En cause, un appel à la grève lancé par la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL) vu d’un mauvais œil par le ministère de tutelle.

Mamadi Kaba, 3è Secrétaire général adjoint de la Fesatel indique que l’appel au boycott fait suite à l’échec des négociations entre l’organisation syndicale et le ministère des Postes, Télécommunications et d’Economie numérique.

Il explique que depuis 2018, le gouvernement a été interpellé sur la forte pression fiscale imposée sur les acteurs du secteur. « Depuis cette année déjà, on subissait une pression fiscale de 54% du chiffre d’affaires, et depuis lors nous avons commencé à saisir les différentes autorités à travers les organes idoines pour attirer leur attention sur cette pression fiscale défavorable », confie-t-il.

Selon le syndicat, la pression fiscale est de 64% en Guinée contre 26% en Afrique subsaharienne, 24% au Moyen Orient, 21% en Europe et 18% en Amérique latine. Les compagnies du secteurs affirment avoir payé en 2020 plus de 3 000 milliards comme taxes et redevances sur un revenu de 4700 milliards GNF.

« Cet arrêté (du ministre des Télécoms, NDLR) vient nous dire qu’on doit payer aussi pour les appels intra connexion, on dit non, trop de taxes tue la taxe. Quand une société est acculée elle ferme et quand elle ferme le client qui bénéficiait de ses services fera comment ? Les salariés de ces entreprises feront comment ? En 2020 nous avons payé 64% de nos chiffres d’affaires ».

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le récent relèvement de la taxe sur la consommation téléphonique (TCT) de 1 GNF à 2 GNF la seconde d’appel. Pour le syndicat, c’est une décision impopulaire de trop.

La FESATEL exige l’annulation de l’arrêté ministériels et la baisse des taxes imposées.

De son côté, le ministre des Postes et Télécommunication Oumar Saïd Koulibaly calme le jeu. Il ne voit surtout pas en l’appel de la FESATEL une menace réelle. Il s’étonne d’ailleurs qu’un syndicat se mue en défenseur des employeurs et non les employés.

Sur radio FIM Fm vendredi 9 juillet, il a rassuré que le mouvement n’aura aucun impact sur le réseau et la qualité du service. « Le droit de grève est reconnu à tous les salariés. Les directeurs généraux m’ont rassuré que toutes les dispositions utiles sont prises pour la continuité du service », a-t-il dit.

M. Koulibaly appelle les entreprises des télécoms à assurer la continuité du service et à veiller à la qualité des prestations. « Je rassure l’ensemble de la population guinéenne que cette grève n’aura aucun impact sur le réseau et la qualité du service ».

Droit dans ses bottes, le syndicat maintient son appel à la grève ce lundi 12 juillet en demandant aux travailler la cessation de toute activités.

Nous y reviendrons.

Ousmane Sylla