Emergence – L’information a été donnée en premier par nos confrères d’Africa Intelligence. Selon ce media, plusieurs fois, le Président de la transition guinéenne Colonel Mamadi Doumbouya a rencontré le milliardaire américano-canadien des mines Robert Friedland.
En juillet et septembre, Robert Friedland a été reçu à trois reprises par le chef de la transition guinéenne Mamadi Doumbouya. Le magnat et l’officier militaire guinéen auraient longuement discuté de projets dans le secteur minier.
Le milliardaire, à la tête de High Power Exploration (HPX), qui compte parmi ses filiales la Société des mines de fer de Guinée (SMFG) détentrice du projet d’exploitation du fer des monts Nimba, au sud de la Guinée, s’est longuement entretenu avec le chef de la junte guinéenne au cours de deux audiences accordées le 13 juillet, puis lors d’une troisième le 4 septembre.
Africa Intelligence note que le PDG de la SMFG, l’ancien premier ministre guinéen Mamady Youla, a été tenu à l’écart de ces rendez-vous. Le ministre des Mines et de la Géologie Moussa Magassouba, lui aussi, a été mis à l’écart de cette rencontre stratégique des deux hommes qui a durée 5h. Ce qui parait paradoxal et suscite des interrogations.
A chacune des rencontres avec Doumbouya, révèle le site, le milliardaire était accompagné de l’ancien diplomate américain devenu « Consultant stratégique », J. Peter Pham. Ce dernier, faut-il le préciser, parfaitement francophone, dispose d’un entregent dans le pays et aurait pu compter sur le soutien de l’ambassadeur américain en Guinée, Troy Fitrell, qui fut son conseiller principal lorsqu’il était en fonction au département d’Etat comme envoyé spécial pour la région des Grands Lacs de 2018 à 2020.
D’autres sources rapportent aussi que l’ambassadeur Anglais, a aussi aidé, pour sa part, à faciliter la rencontre. « HPX reste suspendue à la décision de l’Unesco concernant son projet de mine de fer de Nimba situé dans une réserve naturelle. Autre incertitude en cas de lancement de l’exploitation : la possibilité de se connecter au chemin de fer existant au Liberia voisin, exploité par ArcelorMittal, en vue d’exporter le fer guinéen du port libérien de Buchanan. Les négociations entre le président George Weah et le géant sidérurgique n’ont toujours pas abouti. Autant de préoccupations abordées par Friedland au cours de près de 5h d’entretiens avec le colonel Doumbouya, qui n’est pas contre l’idée de profiter de manière informelle de ces conseils. Le président de transition lui a précisé sa vision du secteur minier, son souhait de voir une partie des richesses extraites du sous-sol guinéen transformées sur place et de concrétiser le Transguinéen. Ce projet de plus de 600 kilomètres de rails consiste à relier un port à construire dans la préfecture de Forécariah au mégaprojet de fer de Simandou, confié à Winning Consortium Simandou (WCS, majoritairement sino-singapourien) », a écrit le site.
Pour rappel , le China Mineral Resources Group (CMRG), constitué début septembre comme la future centrale d’achat de minerai de la Chine en Guinée (AI du 15/09/22), est vu d’un mauvais œil par Washington qui peine à endiguer l’influence de Pékin en Afrique et à s’imposer sur de gros deals miniers . Le modèle éprouvé par Friedland – comme sur le cuivre à Kamoa-Kakula en RDC – est de s’associer à des partenaires chinois, à l’approche de l’entrée en production puisque, de toute façon, la métallurgie chinoise sera la destination finale du fer.
De toute évidence, le magnat et sa force de frappe financière pourraient constituer un atout stratégique pour la diplomatie économique américaine
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