Emergence – Le gouvernement guinéen a accordé un délai de 18 mois aux compagnies minières en phase d’exploitation pour construire leurs propres sièges et quitter les immeubles locatifs.
La décision a été annoncée officiellement ce mercredi 18 janvier par le ministre des Mines Moussa Magassouba.
Au total 109 sociétés minières sont concernées. Chacune d’elles est appelée à construire son propre bureau.
En l’envisageant, le gouvernement espère parvenir à l’application de l’Article 30 du Code minier qui contraint chaque compagnie à construire son bureau dans un délai maximum de 36 mois après l’obtention de son permis d’exploitation.
« Cette disposition n’a jamais été respectée, c’est pourquoi au Conseil des ministres, il a été unanimement décidé de passer à l’application des dispositions de cet article du Code minier », a justifié le ministre des Mines et de la Géologie Moussa Magassouba.
L’État guinéen se veut intransigeant sur l’application de la mesure. « Nous voulons nous rassurer que les sièges soient construits sur une période de 18 mois. Sur ce point on ne négocie pas. Le chronogramme est clair », a prévenu Magassouba.
Les compagnies minières ont trois mois pour soumettre le plan architectural détaillé.
Du côté du gouvernement, le ministère en charge des Mines et celui de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, promettent de faciliter les procédures d’octroi de permis.
« La Guinée est le seul pays minier au monde où les sociétés minières continuent à louer des bâtiments alors qu’elles doivent construire des sièges qui feront partie du patrimoine national. »
La Chambre des Mines de Guinée a salué le « rappel d’une disposition pertinente du Code minier ».
Selon son président Ismaël Diakité, ce rappel va permettre aux compagnies de se relancer dans l’exécution de leur obligation de conformité par rapport à la loi guinéenne.
« Toutes les compagnies sont ouvertes à la question. Les orientations qui ont été données et les suggestions qui ont été faites par le ministère concernant la facilitation de l’accès aux réserves foncières et à l’accompagnement pour la mise en place de tous les permis nécessaires pour une construction nous confortent et nous encouragent aller dans ce sens », a dit M. Diakité, ajoutant que toutes les garanties données par l’Etat guinéen rassurent la Chambre des mines.
« Tout devient une question de formalité. Donc quand on va recevoir les lettres du ministère individuellement, nous allons répondre à ces lettres-là, en essayant de se conformer au calendrier qui a été donné par le monsieur le ministre », a-t-il promis.
Samuel Camara
