Les protestations organisées par le Front national pour la défense de la Constitution – FNDC – à Conakry et en provinces depuis octobre font trembler les secteurs stratégiques de l’économie guinéenne.
Le trafic aérien est dans une zone de turbulence. Il se trouve sérieusement affecté par les manifestations du FNDC. En témoigne le recul du nombre de passagers et de vols à destination de Conakry.
Un rapport du ministère de l’Economie et des Finances consulté par le magazine Émergence révèle que l’activité du transport aérien a chuté en novembre dernier de 2,4% pour les passagers et de 4% pour le nombre de vols.
Une enquête menée par nos soins précisent que cette baisse qui s’explique en partie par la persistance de la crise socio-politique que traverse le pays, avec à la clé, des violences entre forces de sécurité et manifestations.
Ainsi, le nombre d’aéronefs ayant atterri à l’Aéroport International Conakry-Gbessia baissé de 666 en novembre 2018 à 639 au même mois en 2019. Le nombre de passagers a reculé, atteignant 43.011 en novembre 2019 contre 44.066 passagers au même mois un an plutôt.
La destination Guinée fait l’objet d’alerte orange depuis le lancement en octobre par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) de protestations contre le projet de révision de la Constitution soumis par le régime Condé.
Plusieurs représentations diplomatiques recommandent régulièrement à leurs ressortissants de la prudence à Conakry et à l’intérieur du pays. Elles invitent leurs citoyens en séjours dans la capitale guinéenne à éviter les points chauds comme Bambéto, Cosa, Enco5 et Wanidara.
L’Etat guinéen a signé mi-février, l’Aéroport de Paris et Africa 50, une convention de 25 ans qui prévoit notamment un investissement de 120 millions d’euros pour la modernisation et l’extension de l’aéroport de Conakry.
La Guinée dispose de la moitié des réserves mondiales de bauxite. Le minerai est utilisé pour fabriquer l’aluminium. Le pays possède aussi d’importants gisements de fer, de diamants et d’or. Les compagnies comme la Société Minière de Boké, la Compagnie des bauxites de Guinée et la SAG, filiale d’AngloGold Ashanti opèrent dans le pays.
Au moins 29 personnes ont été tuées depuis octobre dans les manifestations contre le projet de changement de la Constitution.
Les élections législatives et le référendum couplés étaient prévu le dimanche 1er mars. Mais le scrutin a été reporté à l’initiative du Président Alpha Condé pour permettre quelques corrections sur le fichier électoral.
Ousmane Sylla
